Les États-Unis annoncent une « percée scientifique majeure » en matière de fusion nucléaire

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Crédits : ESA

Le Département de l’Énergie américain s’apprête à annoncer une « percée scientifique majeure » dans la quête de la fusion nucléaire, la réaction qui alimente le soleil et les étoiles. Selon plusieurs sources déjà au courant, un laboratoire californien aurait généré un tout premier gain énergétique net. Autrement dit, les chercheurs auraient produit plus d’énergie dans une réaction de fusion que celle utilisée pour l’initier.

À l’œuvre dans le cœur des étoiles, le processus de fusion nucléaire (à ne pas confondre avec la fission nucléaire) permet de fusionner des noyaux atomiques pour former des noyaux plus lourds, et ainsi libérer de l’énergie. Depuis plusieurs années, des physiciens cherchent à reproduire ce processus stellaire à plus petite échelle, ce qui permettrait de libérer une quantité phénoménale d’énergie décarbonée.

Le Lawrence Livermore National Laboratory, en Californie, est l’un des laboratoires impliqués dans cette quête. Selon plusieurs experts connaissant les résultats préliminaires d’une expérience récente, cette équipe de scientifiques aurait fait une percée dans le domaine en réalisant pour la première fois un gain d’énergie net dans une réaction de fusion.

L’annonce doit être officialisée dans la journée par la secrétaire à l’Énergie, Jennifer Granholm. La nouvelle a été rapportée pour la première fois par le Financial Times.

Il s’agit d’une avancée majeure. Les physiciens cherchent en effet à exploiter les réactions de fusion depuis plus de cinquante ans maintenant, mais aucun groupe n’avait jusqu’à présent été en mesure de produire plus d’énergie à partir de la réaction qu’il n’en consommait.

fusion nucléaire
L’installation laser du laboratoire. Crédits : Damien Jemison/Lawrence Livermore National Laboratory

2,5 pour 2,1 mégajoules

La plupart des expériences dans le domaine s’appuient sur une approche connue sous le nom de fusion par confinement magnétique, dans laquelle un combustible (hydrogène) est maintenu en place par de puissants aimants et chauffé à plus de cent millions de degrés. Le but est de le maintenir suffisamment longtemps pour que les noyaux atomiques puissent fusionner.

De son côté, le Lawrence Livermore National Laboratory utilise un processus appelé fusion par confinement inertiel. Celui-ci consiste à bombarder une microbille de plasma d’hydrogène avec des impulsions laser. La récente réaction de fusion aurait produit environ de 2,5 mégajoules d’énergie, soit environ 120% des 2,1 mégajoules d’énergie des lasers, ont déclaré des sources proches.

L’installation, qui avait au départ été principalement conçue pour tester des armes nucléaires en simulant des explosions, s’était déjà approchée l’année dernière de ce fameux gain d’énergie net, produisant environ 1,37 mégajoule à partir d’une réaction de fusion.

Cette nouvelle percée américaine arrive à point nommé alors que le monde est aux prises avec la flambée des prix de l’énergie et la nécessité de s’éloigner rapidement des combustibles fossiles.