Chaque année au début du mois de mai, la Terre traverse un nuage de poussières laissé par l’un des objets les plus emblématiques du système solaire : la comète de Halley. Ce passage donne lieu à une pluie de météores connue sous le nom des Êta Aquarides, dont le pic d’activité est prévu dans la nuit du lundi 6 mai au mardi 7 mai.
Des traînées de poussière millénaires
Les Êta Aquarides surviennent lorsque notre planète croise les débris laissés par la comète de Halley, dont le dernier passage près de la Terre remonte à 1986. Ces poussières cosmiques pénètrent dans l’atmosphère terrestre à une vitesse fulgurante — environ 65 km/s — et s’embrasent, produisant les traînées lumineuses que l’on appelle communément « étoiles filantes ».
Bien que la comète elle-même ne repassera pas avant 2061, ses débris continuent de produire deux pluies de météores distinctes chaque année : les Orionides en octobre, et les Êta Aquarides au printemps.
Jusqu’à 60 météores par heure… mais selon où vous êtes
Le nom « Êta Aquarides » fait référence à la constellation du Verseau (Aquarius), d’où semblent émaner les météores, depuis un point nommé le radiant, situé près de l’étoile Êta Aquarii.
Cette position explique pourquoi les meilleures conditions d’observation sont réservées à l’hémisphère sud et aux régions proches de l’équateur : le radiant y est haut dans le ciel, ce qui augmente la fréquence des météores visibles. Jusqu’à 60 météores par heure peuvent être observés dans les zones les plus favorables, notamment en Amérique du Sud, en Afrique australe, en Australie ou en Indonésie.
Pour les observateurs du nord de l’hémisphère nord, comme en Europe, au Canada ou dans les États du nord des États-Unis, la moisson sera plus maigre : entre 10 et 30 météores par heure, principalement visibles juste avant l’aube. Mais cette position basse sur l’horizon permet d’apercevoir des « météores rasants », des traînées spectaculaires semblant glisser près du sol, souvent plus longues et plus lumineuses.
Meilleur moment pour observer
Cette année, le pic tombe dans la nuit du 6 au 7 mai, avec une Lune croissante éclairée à 63 %. Elle se couchera dans les premières heures du matin, ce qui rendra les heures précédant l’aube les plus favorables à l’observation, surtout dans un ciel dégagé, sans pollution lumineuse.
Même si vous manquez la nuit du pic, il est encore possible de voir des météores quelques jours avant et après le 6 mai. Il suffit de lever les yeux entre 3 h et 5 h du matin, de s’éloigner des sources lumineuses, et d’être un peu patient.

Un spectacle céleste millénaire
À travers les siècles, la comète de Halley a fasciné l’humanité, apparaissant dans les archives chinoises, les tapisseries médiévales et les manuscrits anciens. Aujourd’hui, même en son absence, elle continue d’offrir un spectacle éphémère et silencieux à celles et ceux qui prennent le temps de l’observer.
Alors, si vous êtes matinal — ou noctambule — et que le ciel est clément, prenez quelques minutes pour contempler ces fragments d’éternité traverser notre atmosphère. L’univers vous envoie littéralement des poussières d’étoiles… autant en profiter.