Il y a trois ans, la Chine émettait davantage de gaz à effet de serre que tous les autres pays développés. Il est donc en théorie possible de dire que l’impact de ce pays parait démesuré. Néanmoins, une mise en perspective de certaines données permet de relativiser quelque peu cet impact.
Loin devant les autres plus grands pays émetteurs
La Chine est au cœur d’une grande première assez peu glorieuse. Comme l’expliquait le cabinet de recherches économiques Rhodium Group dans une publication du 6 mai 2021, la Chine a émis en 2019 plus de gaz à effet de serre (GES) que l’ensemble des pays développés, du jamais vu. Cette année-là, ce pays a été à l’origine de 27 % des émissions de GES mondiales. Or, ce pourcentage est bien plus important que celui des États-Unis arrivant en seconde position (11 %). L’Inde (6,6 %) occupe la troisième place et passe pour la première fois devant l’Europe (6,4 %). Viennent ensuite l’Indonésie (3,4 %), la Russie (3,1 %), le Brésil (2,8 %) ainsi que le Japon (2,2 %).
Selon Rhodium Group, les émissions chinoises ont dépassé la barre des 14 000 millions de tonnes de GES (en équivalent CO2 ou eqCO2). Cette valeur est trois fois plus importante que celle mesurée en 1990. Autrement dit, la Chine a connu une hausse de 25 % de ses émissions sur la dernière décennie.
Comment relativiser l’impact de la Chine ?
Au regard des chiffres énoncés ci-avant, l’impact de la Chine semble complètement démesuré par rapport aux autres pays occupant le haut du classement de Rhodium Group. Néanmoins, mettre ces chiffres en perspective permet de relativiser ce même impact. En effet, en considérant la quantité d’émissions par habitant, les États-Unis et consort ont un peu moins fière allure. Il faut savoir que les États-Unis restent – et de loin – le pays ayant le plus fort impact à l’échelon individuel avec un niveau moyen de 17,6 tonnes d’émissions de GES par personne, toujours en 2019. En effet, la Chine affiche « seulement » 10,1 tonnes par personne en moyenne. De plus, les pays de l’OCDE restent devant la Chine avec 10,5 tonnes par habitant en moyenne.
Il faut toutefois noter que l’écart que l’on trouve entre les émissions par habitant des États-Unis et des pays de l’OCDE face à celles de la Chine a tendance à se rétrécir progressivement. En revanche, la responsabilité des membres de l’OCDE est indéniable si l’on remonte plus loin dans le passé. Rappelons tout de même que le CO2, principal responsable du changement climatique reste dans l’atmosphère plusieurs centaines d’années. Or depuis 1750, ces pays ont ensemble émis quatre fois plus de CO2 que la Chine.
La Chine a donc de la marge avant de prétendre dépasser le niveau cumulé d’émissions de gaz à effet de serre de l’OCDE depuis deux plus de siècles et demi. Cependant, elle n’en aura peut-être pas l’occasion puisque l’heure est à la transition écologique dans ce pays, comme dans bon nombre d’autres.