Des chercheurs de l’université de l’Ohio, alors qu’ils réalisaient un sondage sur le nombre de primates dans les parcs nationaux de Côte d’Ivoire, ont été surpris de découvrir qu’ils étaient deux fois moins nombreux depuis que les plantations de cacao se développaient et s’intensifiaient.
Sur les 23 zones étudiées par cette équipe de scientifiques, 13 d’entre elles, protégées qui plus est, ont perdu tous leurs primates et 5 autres zones en ont perdu la moitié. De plus, quatre espèces du genre Colobinae ont l’air d’avoir complètement disparu puisque les chercheurs n’ont pas vu un seul primate de ces espèces lors de leur étude.
Ils ont également pu constater que des cultures de cacao étaient présentes dans 20 des zones étudiées : elles représentent 93 % de l’agriculture de Côte d’Ivoire et certaines sont même illégales. La forêt a en effet perdu 12 millions d’hectares en un siècle pour laisser la place aux cacaoyers. L’habitat naturel des primates est donc aujourd’hui menacé par ces cultures de cacao trop envahissantes.
Hélas, le cacao n’est pas la seule menace qui pèse sur les primates : la population de Côte d’Ivoire s’est aussi multipliée rapidement. Cette croissance démographique a provoqué une occupation importante du territoire et une intensification de la chasse et du braconnage, sans oublier les cultures d’huile de palme.
La culture de cacao étant une menace pour l’habitat naturel des primates, une solution s’impose selon l’équipe de chercheurs : les plants de cacao et la forêt pourraient être tous deux préservés grâce à une autre technique d’agriculture, l’agroforesterie ombragée. Celle-ci permet de préserver les arbres en améliorant la qualité des plantations. Une source d’espoir pour les protecteurs de ces primates en voie d’extinction.
Sources : Sciences et Avenir, Intellivoire.
– Crédits photo : Manoj Nair / Wikimedia Commons