Les chiens ont du flair pour dénicher le cancer

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Des chercheurs de l’université du Wisconsin ont dressé un berger malinois afin qu’il puisse détecter, grâce à son flair, des tumeurs malignes de la thyroïde. Les performances de l’animal, qui ont été annoncées lors du congrès annuel de la société américaine d’endocrinologie, sont venues confirmer l’extraordinaire capacité olfactive des chiens dans le dépistage de cancers.

Le fait que les chiens soient capables de détecter des cellules tumorales grâce à leur odorat est déjà connu depuis un certain temps par la communauté scientifique. Ainsi, en 2011, une expérience réalisée par l’armée française avait déjà permis de montrer l’étonnante capacité d’un berger malinois à détecter des personnes atteintes d’un cancer de la prostate. En reniflant des échantillons d’urine, le chien avait en effet réussi à déceler 30 personnes malades sur un total de 33, soit un taux de réussite de 91 %. Un peu plus tard, en 2014, une étude réalisée par l’Instituto Clinico Humanitas de Milan avait quant à elle réussi à démontrer que la truffe des chiens était plus efficace que le dosage du PSA pour détecter le cancer de la prostate.

Néanmoins, toutes les études précédentes ont porté sur un seul et même aspect : la distinction entre des personnes saines et des personnes atteintes de cancer. C’est pour cette raison que des chercheurs de la faculté de médecine de l’Arkansas ont voulu aller plus loin en cherchant à savoir si les chiens étaient en mesure de différencier des cellules tumorales bénignes de cellules cancéreuses. Pour ce faire, les scientifiques ont recruté 34 participants dont 15 atteints d’un cancer de la thyroïde et 19 présentant une tumeur bénigne. Après que des prélèvements d’urine aient été effectués auprès de chaque sujet, les échantillons ont été reniflés par « Frankie », un berger allemand spécialement dressé pour participer à cette étude.

Une précision diagnostique remarquable

Le moins que l’on puisse dire, c’est que les résultats sont particulièrement éloquents. En effet, le chien est parvenu à différencier les cellules bénignes des cellules malignes dans 88,02 % des cas. En d’autres termes, Frankie est parvenu à délivrer le « bon diagnostic » pour 30 des 34 participants !

« Nous sommes passés à l’étape suivante en demandant au chien de nous dire si le cancer existait avant même que le système de diagnostic médical ne le fasse, explique Arny Ferrando, principal auteur de l’étude, relayé par le site Sciences & Avenir. Nous avons voulu savoir : le docteur peut-il utiliser le chien pour aider au diagnostic ? ».

Au vu des données récoltées, tout semble laisser penser qu’il est possible de répondre par l’affirmative à cette question. « Nous avons examiné cela avec scepticisme, d’un point de vue scientifique, mais les données recueillies n’ont fait que valider le fait que les chiens présentent un potentiel clinique remarquable », conclut ainsi Arny Ferrando, dans un communiqué publié par l’université de l’Arkansas.

Si les résultats de cette étude venaient à être confirmés par d’autres travaux, les implications thérapeutiques pourraient être multiples. En effet, le recours au flair canin pourrait non seulement permettre de diminuer les coûts engendrés par les techniques de dépistage actuelles, mais également limiter le nombre d’interventions chirurgicales inutiles.

Sources : UAMS, Sciences & Avenir