Les cernes des arbres comporteraient des traces de supernovas

Montage Sciencepost

Les phénomènes résultant de l’implosion d’une étoile en fin de vie (supernovas) sont très violents. L’énergie que ce genre d’événements libère peut donc avoir des effets sur notre planète. Une étude récente s’est intéressée aux traces de supernovas présentes dans les cernes des arbres.

Quatre perturbations du climat en 40 000 ans

Le terme « supernova »  désigne une gigantesque explosion d’étoile s’accompagnant d’une augmentation brève, mais incroyablement importante de sa luminosité. Dans le voisinage cosmique de la Terre, une telle explosion peut potentiellement causer une augmentation des rayons cosmiques et donc, des orages et autres feux de forêt. Cela peut également induire une diminution de la couche d’ozone, le début d’une ère glaciaire ou encore une multiplication des mutations génétiques. Il pourrait même être question d’une extinction de masse.

Plus modestement, les supernovas pourraient aussi laisser des traces dans les cernes des arbres. Afin de le vérifier, des chercheurs de l’Université du Colorado à Boulder (États-Unis) se sont lancés à la recherche de ce type de traces. Dans leur étude publiée dans l’International Journal of Astrobiology le 4 novembre 2020, les scientifiques estiment qu’au cours des 40 000 dernières années, les supernovas ont causé au moins quatre perturbations du climat.

Les chercheurs ont voulu étudier la quantité de carbone 14 présente dans les cernes des arbres. Il s’agit d’un isotope radioactif du carbone, se formant lorsque les rayons cosmiques bombardent notre atmosphère en continu. Or, en grandissant, les arbres piègent une partie de ce carbone 14, comme c’est le cas pour le carbone basique.

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Crédits : Judy Schmidt / Wikipedia

Encore des incertitudes

Dans le cadre de leurs observations, les scientifiques ont souligné qu’à certaines périodes, la concentration de carbone 14 augmente brusquement dans les cernes des arbres. En revanche, cette constatation ne s’accompagne pas d’un lien avec un événement terrestre. Les chercheurs ont donc formulé deux hypothèses. La première évoque la présence de ces pics en raison d’éruptions solaires hors normes. La seconde, celle retenue par les scientifiques, implique quant à elle qu’une étoile relativement proche a explosé en supernova. Cette dernière hypothèse semble plus plausible dans la mesure où des astronomes ont déjà enregistré une incroyable production de rayonnements gamma par le passé dans le cas de supernovas se produisant hors de notre galaxie.

Les chercheurs étasuniens ont établi une liste de supernovas ayant fait leur apparition au cours des 40 000 dernières années. Ils ont ensuite comparé les dates d’apparition aux cernes des arbres. Selon les chercheurs, les huit supernovas les plus proches semblent être associées à des pics inexpliqués au niveau des taux de carbone 14. Ils ont pris comme exemple une étoile de la constellation des Voiles, située à 815 années-lumière de la Terre. L’étoile en question a explosé il y a environ 13 000 ans. Peu après, les niveaux de carbone 14 ont augmenté de près de 3% sur Terre.

Toutefois, les scientifiques ont encore des incertitudes, concernant notamment le moment des explosions. En effet, il est très difficile de les dater de manière précise, si bien que les chercheurs évoquent une marge d’erreur de 1 500 ans concernant l’étoile exemple. Ceci pourrait donc remettre en cause leurs travaux. Ils devront donc davantage améliorer la précision des mesures afin de faire pleinement le lien entre les supernovas et les cernes des arbres.