D’après une étude, les baby-boomers connaissent une baisse plus marquée de leurs fonctions cognitives à mesure qu’ils vieillissent par rapport aux générations précédentes. Les générations futures pourraient également être exposées aux mêmes risques.
Des chercheurs ont récemment examiné les résultats de tests cognitifs de plus de 30 000 Américains de plus de cinquante ans inscrits dans un projet de recherche à long terme porté par l’Université du Michigan.
Dans le cadre de ce programme, des petits exercices ont été proposés aux volontaires pour évaluer leurs fonctions cognitives tous les deux ans. Au total, l’étude a analysé près de vingt ans de données recueillies de 1996 à 2014.
Ces scores ont ensuite été ventilés par génération : celles de personnes nées de 1890 à 1923, celle des Early Children of Depression (nés de 1924 à 1930) et celles des Late Children of Depression (nés de 1931 à 1941). Viennent ensuite les War Babies (de 1942 à 1947), les Early Baby Boomers (nés de 1948 à 1953) et les Mid-Baby Boomers (nés de 1954 à 1959).
Un déclin cognitif chez les baby-boomers
Les résultats de ces travaux, publiés dans The Journals of Gerontology: Series B, ont montré que l’acuité cognitive s’est améliorée de génération en génération avant d’atteindre un « sommet » chez les personnes nées en 1942-1947. Cependant, les scores ont commencé à baisser chez les premiers baby-boomers (nés en 1948-1953). Ils ont ensuite continué à diminuer chez celles et ceux nés en 1954-1959.
« Il est choquant de voir ce déclin du fonctionnement cognitif chez les baby-boomers après des générations d’augmentation des scores aux tests« , explique Hui Zheng, principal auteur de l’étude. « Ce qui m’a le plus étonné, c’est que ce déclin est observé dans tous les groupes de personnes : hommes et femmes, de toutes races et ethnies et à tous les niveaux d’éducation, de revenu et de richesse« .
Les facteurs de risques « modernes »
Ces résultats peuvent être contre-intuitifs. En effet, nous pourrions imaginer que les baby-boomers ont profité d’un meilleur accès à l’éducation ou aux soins de santé que les générations précédentes.
Pour expliquer ce constat, les chercheurs évoquent plusieurs causes sous-jacentes éventuelles. Parmi elles figurent des niveaux plus élevés de solitude et de dépression. Ils mentionnent aussi une hausse des facteurs de risque cardiovasculaire (obésité, hypertension, diabète, maladies cardiaques).
Ce déclin cognitif continuera à se poursuivre avec le temps, les plus jeunes baby-boomers approchant aujourd’hui la soixantaine. Passé cet âge, nous sommes en effet plus exposés à la maladie d’Alzheimer ou à d’autres formes de démence.
En outre, si les facteurs cités ci-dessus jouent effectivement un rôle dans ce déclin de notre acuité cognitive, nous pourrions alors imaginer que les membres des générations X et Y seront eux aussi confrontés aux mêmes défis.
Néanmoins, selon Hui Zheng, cette tendance n’est pas nécessairement irréversible. Davantage d’activité physique, une alimentation saine et des liens sociaux forts peuvent en effet réduire ces risques.