Les araignées peuvent utiliser l’électricité pour voler

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Parfois, quand il pleut ou quand elles ressentent l’envie de migrer, les araignées sortent leurs petits sacs à dos en soie et s’envolent. Des chercheurs ont récemment découvert que les champs électriques peuvent non seulement déclencher ces comportements, mais aussi fournir un ascenseur – même sans la moindre brise.

Le phénomène des araignées qui volent a été observé depuis longtemps. Charles Darwin l’avait noté lui-même dans son journal au XIXe siècle. Pourtant, « quand on pense aux organismes capables de voler, les araignées ne viennent généralement pas à l’esprit », expliquent les chercheurs Erica Morley et Daniel Robert, de l’Université de Bristol (Royaume-Uni) dans leur article. « Cependant, ces arthropodes sans ailes ont été trouvés à 4 kilomètres dans le ciel, se dispersant à des centaines de kilomètres ».

Il a été avancé que les araignées voyagent via le gradient de potentiel atmosphérique (APG), un circuit électrique entre la Terre et l’ionosphère – la partie de la haute atmosphère de la Terre ionisée par le rayonnement solaire. Les orages agissent comme une batterie géante, chargeant et maintenant les champs électriques dans l’atmosphère. Mais les chercheurs manquaient de preuves. Dans une boîte, des chercheurs de l’Université de Bristol ont alors créé une atmosphère isolée de l’air ambiant dans une boîte, sans le champ électrique présent autrement partout sur Terre. Puis ils ont créé leur propre champ électrique, qu’ils étaient capables d’allumer et d’éteindre.

À l’intérieur, les chercheurs ont alors placé une petite araignée Erigone de quelques millimètres, une famille souvent utilisée dans l’étude des vols d’araignées. « Ce sont des astronautes fréquents, et elles volent même quand elles sont adultes », poursuit la chercheuse. L’araignée se dressait alors sur ses pattes, puis pointait son abdomen vers le haut, tissait des fils de soie et s’envolait à la manière d’une montgolfière. Quand l’électricité ambiante était éteinte, les araignées retombaient. Ainsi, les forces électrostatiques du champ étaient suffisantes pour alimenter le mouvement : c’est la même force qui soulève vos cheveux si vous frottez un ballon sur votre tête.

Bien que la science nous ait beaucoup appris, ce genre d’étude montre à quel point il reste à apprendre sur les tours que les araignées ont dans leurs huit petites manches.

Vous retrouverez tous les détails de cette étude dans la revue Current Biology.

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