Les animaux marins pourraient nous aider à étendre la surveillance des océans

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Crédits : Miquel Gomila / SOCIB

Une équipe de chercheurs propose d’équiper certaines espèces marines d’instruments de mesure pour étudier les régions encore inexplorées des océans.

C’est un fait, on en sait aujourd’hui plus sur l’Univers que sur nos propres océans. Ces derniers, qui recouvrent environ 70% de toute la surface terrestre, ont pourtant beaucoup plus d’impact direct sur notre vie quotidienne, au-delà des questions philosophiques. Alors comment faire pour tenter de combler ces lacunes ?

Le soutien de la faune marine

Depuis de nombreuses années les chercheurs utilisent des satellites, des aéronefs, des navires, des drones sous-marins ou encore des capteurs flottants. Ces instruments nous ont permis de mieux appréhender le milieu océanique, sans aucun doute. Néanmoins, leur portée est souvent limitée dans certains milieux, comme les zones sous-glaciaires ou dans les grandes profondeurs. C’est pourquoi ces régions sont encore en grande partie incomprises.

Pour étendre notre pouvoir d’étude, une équipe de chercheurs de l’Université d’Exeter (Royaume-Uni) propose de nous appuyer sur différentes espèces marines. « Nous voulons souligner le potentiel considérable des capteurs à transmission animale pour nous renseigner sur les océans, explique David March, du Centre pour l’écologie et la conservation de l’Université d’Exeter. Cela se produit déjà à une échelle limitée, mais il reste encore beaucoup à faire ».

Équiper des animaux déjà à l’étude

Les thons et les raies pourraient, par exemple, nous permettre d’étudier la haute mer, tandis que certaines baleines et pingouins pourraient être « utilisés » pour collecter des données sous la glace polaire. Les requins, de leur côté, pourraient être suivis dans les régions tropicales isolées. Beaucoup de ces animaux sont déjà étiquetés et suivis pour des études biologiques. L’idée serait de pouvoir équiper ces mêmes spécimens avec des capteurs supplémentaires pour collecter de nouvelles données océaniques.

« Il est important de noter que le bien-être animal est primordial. Nous suggérons simplement que les animaux déjà suivis pour des recherches écologiques éthiquement défendables et pertinentes pour la conservation soient recrutés comme océanographes, poursuit Brendan Godley, co-auteur de cette étude. On ne préconise pas que des animaux soient suivis uniquement pour l’océanographie ».

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Le manchot empereur plonge parfois jusqu’à 500 mètres de profondeur dans les eaux glacées de l’Antarctique. Crédits : WikiImages/Pixabay

Grâce à ces nouvelles données, nous pourrions alors être en mesure de mieux appréhender ces milieux inexplorés. On rappelle que les océans jouent un rôle fondamental dans la régulation du climat mondial en échangeant de la chaleur et des gaz avec l’atmosphère. Il est donc très important de comprendre leurs comportements.

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