Consommer des aliments ultra-transformés nous pousse à manger davantage, et donc à prendre plus de poids que le fait de ne consommer que des aliments non transformés. Et ce même si les deux régimes proposent des quantités de graisses et nutriments similaires.
Sur le papier, nous savons d’instinct que les aliments ultra-transformés ne sont pas les meilleurs pour la santé. Pourtant, il n’y a pas beaucoup de preuves concrètes capables de tisser un véritable lien de cause à effet. Le fait est qu’il est compliqué d’étudier les effets des régimes alimentaires sur l’organisme humain de manière isolée. Si vous êtes en surpoids ou en mauvaise santé (diabète, hypertension, etc.), il se peut en effet que vous soyez affecté d’une autre manière. Des chercheurs ont tout de même tenté le coup. Et malheureusement, les résultats confirment nos pires doutes.
Deux régimes, aucune restriction
Pour cette étude, les chercheurs de l’Institut américain du diabète et des maladies digestives et rénales ont recruté 20 personnes. Toutes ont été invitées au National Institutes of Health pendant un mois. Pendant les deux premières semaines, on leur a demandé de ne manger que des aliments ultra-transformés. Les deux semaines suivantes, il s’agissait uniquement d’aliments non transformés. La moitié des participants a été assignée au hasard pour commencer tel ou tel régime, et vice-versa.
Concernant la question de ce qui constitue exactement un aliment ultra-transformé, les chercheurs se sont ici conformés aux directives élaborées par les Nations Unies. Parmi les repas élaborés figuraient par exemple des céréales pour le petit-déjeuner, des crêpes, du yaourt sucré, des raviolis en conserve ou des hot dogs. Le régime non transformé comprenait de la farine d’avoine, des fruits frais, des légumes cuits à la vapeur, des noix, des salades ou encore du poulet grillé. Les chercheurs, qui ont eux-mêmes élaboré les régimes, ont pris soin que ces derniers présentent exactement le même nombre de calories pour chaque portion, ainsi que les mêmes teneurs en graisses et en nutriments.
Autre point important : les participants n’avaient aucune restriction. En d’autres termes, ils pouvaient manger autant qu’ils le souhaitaient.
Un demi-kilo pris en deux semaines
Les résultats ont alors révélé que les participants qui suivaient le régime ultra-transformé avaient consommé en moyenne 500 calories supplémentaires par jour, comparé aux autres. Ils avaient également emmagasiné davantage de graisses corporelles et pris environ 500 grammes chacun. Deux semaines après le régime non transformé, ces mêmes participants avaient perdu leur graisse corporelle ainsi que leur 500 grammes.
Ainsi – et ce même si la teneur en nutriments est la même -, un régime ultra-transformé nous inciterait à manger plus, et donc à prendre davantage de kilos. Cette prise de poids entraîne ensuite les problèmes de santé que l’on connaît. Seule limite à l’étude, le petit échantillon. Des tests plus larges devront être menés avec plus de participants. Concernant la raison pour laquelle les aliments ultra-transformés nous incitent à manger plus, les chercheurs ont leur petite idée.
Plusieurs raisons possibles
« Lorsque les gens consommaient un régime non transformé, les niveaux d’une hormone appelée PYY, une hormone coupe-faim sécrétée par l’intestin, ont augmenté, note Kevin Hall, principal auteur de l’étude. Et de même, une autre hormone connue pour induire la faim, appelée ghréline, se manifestait moins sous un régime non transformé ». Les produits chimiques retrouvés dans les aliments ultra-transformés pourraient expliquer ces changements hormonaux, mais encore une fois, d’autres études sont nécessaires pour le confirmer.
Une autre observation faite durant l’étude est le fait que les participants cantonnés au régime ultra-transformé mangeaient beaucoup plus rapidement que les autres. Le corps aurait ainsi plus de mal à informer le cerveau « qu’il est temps d’arrêter », car il est trop sollicité. Les aliments ultra-transformés ont par ailleurs également tendance à être plus faciles à mâcher – et donc à ingérer.
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