Une récente étude française indique qu’environ un tiers des aliments composant l’assiette des Français se compose d’aliments ultra-transformés. De plus, la consommation de ces aliments se corrèle à un apport moindre en protéines ainsi qu’à une diversité moins importante de ces mêmes protéines.
Les aliments ultra-transformés ont mauvaise réputation
Rappelons tout d’abord que les Aliments Ultra-Transformés (AUT) sont une catégorie d’aliments d’où proviennent pas loin de la moitié de nos apports en calories. Chips, chocolats, soupes, frites, boissons gazeuses, bonbons ou encore céréales du petit déjeuner en sont de parfaits exemples. Il faut également savoir que ces aliments passent par de multiples processus tels que l’extrusion ou encore le moulage, détruisant leur « potentiel santé ». De plus, ils contiennent de nombreux ingrédients dits « dénaturés », la plupart du temps des additifs de natures diverses.
De manière générale, les aliments ultra-transformés sont considérés comme mauvais pour la santé et les consommer en excès serait synonyme d’une augmentation des risques de développer certaines pathologies. Par ailleurs, une étude étasunienne publiée en 2016 démontrait que ces mêmes aliments pousseraient à consommer plus de calories.
Le 8 mai 2021, une étude publiée dans l’European Journal of Nutrition et pilotée par l’Université Paris-Saclay a pris en compte les données de la cohorte INCA 3. Comme l’indiquait l’Anses en 2017, cette dernière a pour objectif de cerner les habitudes alimentaires des Français. L’étude s’est intéressée aux corrélations entre les quantités d’aliments non transformés, peu transformés, transformés ou ultra-transformés (les quatre groupes d’aliments), les habitudes de consommation protéique ainsi que la qualité de l’alimentation en général.
Des résultats plutôt préoccupants
Selon les résultats de ces travaux, les Français ingèrent une quantité non négligeable d’aliments ultra-transformés, à savoir 31 % en moyenne – contre plus de 50 % aux États-Unis. Par ailleurs, leur consommation concerne beaucoup plus les jeunes de moins de 35 ans (peu importe le sexe) ainsi que les personnes appartenant à la classe socio-économique la plus faible. L’étude suggère également que les personnes consommant davantage d’aliments ultra-transformés ont un apport en protéines moins important, mais aussi moins diversifié. Ces apports proviennent de protéines végétales issues de céréales raffinées. Les consommateurs de produits peu transformés ont des apports plus élevés, plus riches en protéines animales et une diversité plus importante en ce qui concerne les protéines végétales.
Les consommateurs d’aliments ultra-transformés – du fait de ces apports faibles et de ce manque de diversité – ont de manière générale un régime alimentaire peu équilibré. Or, ce manque d’équilibre concerne principalement les apports nutritionnels. Toutefois, en prenant en compte le facteur protéique, les résultats s’améliorent de façon considérable. Enfin, les chercheurs rappellent que les aliments ultra-transformés doivent représenter une part minoritaire au sein d’un régime équilibré.