Les aliments traités aux pesticides ont une influence sur la qualité du sperme

Crédits : TBIT / Pixabay

Une étude américaine réalisée sur une période de cinq ans révèle une corrélation entre les hommes qui consomment le plus de fruits et légumes et la qualité de leur sperme. En cause, la teneur de ces aliments en pesticides. 

Publiée ce mardi dans la revue Human Reproduction, cette étude a été réalisée sur une période de cinq ans, entre 2007 et 2012, et sur 155 hommes fréquentant un centre de traitement de l’infertilité. Au cours de cette période, ce sont en tout 338 échantillons de sperme qui ont été analysés pour savoir si la consommation de fruits et légumes chargés en résidus de pesticides a une influence sur la qualité du sperme.

L’évaluation de la consommation de fruits et légumes des participants s’est faite par le biais d’un questionnaire. Concernant la teneur en pesticides des aliments, celle-ci n’a pas été mesurée directement, mais en se basant sur les données du ministère américain de l’Agriculture, ce qui constitue une petite limite à l’étude. Ces chiffres du ministère ont permis de répartir les fruits et légumes consommés par les sujets en trois groupes, selon leur teneur en résidus de pesticides : basse (pois, haricots, pamplemousse et oignons…), modérée ou élevée (fraises, épinards, poivrons, pommes, poires…).

En se basant sur ces données, l’analyse des échantillons a permis de mettre en lumière deux résultats. Tout d’abord, les hommes qui consomment le plus de fruits et légumes chargés en pesticides ont un nombre de spermatozoïdes inférieur de 49 % par rapport aux hommes qui en consomment le moins (86 millions par éjaculât contre 171 millions). Ensuite, le pourcentage de spermatozoïdes ayant une forme normale chez les hommes qui consomment le plus de fruits et légumes est inférieur de 32 % par rapport aux autres.

« Ces résultats suggèrent que l’exposition aux pesticides utilisés dans la production agricole pour l’alimentation peut être suffisante pour affecter la spermatogenèse chez l’homme », selon les auteurs qui admettent tout de même que leur étude a certaines limites et que « d’autres recherches sont nécessaires ». Des limites qui se situent dans la taille de l’échantillon, assez petit, dans la mesure indirecte de la teneur en pesticides des aliments concernés, et du manque d’informations sur leur nature, à savoir s’il s’agissait de fruits et légumes « bio » ou pas.

« Ces résultats ne doivent pas décourager la consommation de fruits et légumes en général », commente d’ailleurs le professeur de nutrition et d’épidémiologie Jorge Chavarro (Harvard Medical School, Boston), co-auteur de l’étude, qui conseille tout de même de privilégier des aliments « bio », tout en limitant la consommation de fruits et légumes connus pour leur forte teneur en résidus de pesticides.

 Sources : AFP, humanreproduction