Les aiguilles de votre sapin de Noël vont peut être avoir une seconde vie !

Des universitaires britanniques ont élaboré un moyen inédit de valoriser les aiguilles de sapin. Le but ? En extraire des molécules à utiliser notamment dans l’industrie chimique.

Un gaspillage important

Il faut savoir que chaque année, moins de 10 % des sapins de Noël sont rapportés ou replantés si bien que la plupart finissent brûlés, compostés ou encore jetés. Dans ce dernier cas, les sapins mettent un certain temps à se dégrader, et leurs aiguilles génèrent une quantité non négligeable de gaz à effet de serre.

Il s’agit donc d’un gaspillage conséquent dans la mesure où cette quantité de biomasse pourrait être récupérée. C’est justement l’idée qu’a développé une équipe de chercheurs de l’Université de Sheffield (Royaume-Uni) afin d’exploiter cette ressource, comme l’explique un communiqué publié le 27 décembre 2018.

Les aiguilles de sapin difficiles à exploiter

Il faut savoir que les aiguilles de sapin contiennent – à hauteur de 85 % – de la lignocellulose, un polymère complexe composé de cellulose, d’hémicellulose et de lignine. Il s’agit d’un polymère très rigide nécessitant une quantité élevée d’énergie pour le casser, afin d’obtenir de plus petites molécules.

Or, les chercheurs britanniques ont mis au point un procédé baptisé simplement « liquéfaction », consistant à casser la lignocellulose en chauffant les aiguilles avec du glycérol, un solvant naturel bon marché. Après plusieurs phases d’hydrolyses, de déshydratations et autres réactions chimiques, le résultat se trouve en deux parties : un bio-charbon sous forme solide et une bio-huile à l’état liquide, cette dernière intéressant précisément les chercheurs.

Crédits : Wikipédia

Des possibilités réelles encore inexploitées

Selon la principale meneuse de l’étude Cynthia Kartey, la bio-huile obtenue est riche en glucose, en composés aromatiques (phénols) ainsi qu’en acide acétique. Si aucun débouché commercial n’a pour l’heure été trouvé, ces composants pourraient servir à fabriquer des édulcorants dans le cas du glucose ou encore de la peinture, des adhésifs et des médicaments pour ce qui est de l’acide acétique. Citons également les phénols qui pourraient servir à produire des solvants, des parfums ou encore des colorants et autres résines.

Évoquons également le fait que le bio-charbon – partie la moins intéressante du résultat du cassage de la lignocellulose – pourrait également être réutilisé. En effet, celui-ci pourrait être employé comme catalyseur dans le cadre d’autres réactions chimiques.

Sources : Futura Sciences – Trust My Science

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