L’enfer des veaux dans un abattoir en Dordogne révélé par L214

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Crédits : L214

L214 vient de mettre en ligne sa dernière enquête menée à la fin de l’année 2019 dans l’un des plus gros abattoirs de veaux de France. Et encore une fois, les pratiques y sont scandaleuses.

Pour produire du fromage, ou des yaourts, il faut du lait. Pour en avoir, le plus souvent, on insémine artificiellement les vaches pour qu’elles puissent mettre au monde des petits. Les veaux, âgés de quelques jours, sont alors retirés à leur mère pour que l’on puisse venir pomper le lait disponible. Une fois que les réserves seront épuisées, la mère est de nouveau inséminée pour mettre au monde un nouveau petit. Et ainsi de suite.

Alors que les veaux femelles sont généralement gardées pour renouveler le cheptel de vaches laitières, les mâles sont en revanche le plus souvent engraissés pour être envoyés à l’abattoir. L’un de ces établissements, exploité par Sobeval, leader européen de la production de viande de veaux, vient de faire l’objet d’une enquête par l’association L214.

Situé en Dordogne, dans la commune de Boulazac Isle Manoire (24), cet abattoir tue environ 90 veaux toutes les heures. La viande des animaux peut être certifiée Label Rouge, bio, Saveurs du Périgord ou encore Le veau du boucher. Les peaux, de leur côté, sont vendues aux tanneries qui approvisionnent en cuir de grandes marques de luxe comme Hermès, Chanel ou Gucci, nous apprend L214.

Ces marques et labels peuvent inspirer confiance aux consommateurs. Et pourtant. Les images de cette enquête, affligeantes, nous montrent qu’aucune règle sanitaire n’est respectée au cours du processus d’abattage.

Une souffrance insoutenable

Concernant l’abattage sans étourdissement, qu’il soit halal ou casher, les veaux peuvent agoniser en toute conscience pendant plusieurs minutes. Par ailleurs, « alors que les animaux doivent être saignés d’un coup franc, certains employés effectuent des mouvements de scie pour leur trancher la gorge — ce qui accroît encore la douleur ressentie par les veaux« , ajoute l’association.

Le processus d’abattage « standard » est également vivement critiqué. Pour augmenter les cadences, les bourreaux se servent d’un pistolet à tige perforante qui, pour être utilisé à bon escient, nécessite que le veau soit parfaitement immobilisé. Or, les employés chargés de l’étourdissement sont obligés de se présenter face aux animaux, ce qui provoque des réactions de fuite et rend le tir très hasardeux.

Résultat, la partie du crâne qui doit être ciblée ne l’est pas toujours, et de nombreux veaux reprennent conscience avant leur mis à mort.

Suite à cette enquête, L214 a porté plainte pour sévices graves envers les animaux et réclame des sanctions pénales exemplaires. L’association demande notamment la fermeture immédiate de l’abattoir Sobeval, et à ce que les méthodes d’abattage sans étourdissement soient désormais interdites, et ce « quelles que soient les raisons qui motivent cette pratique« .

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