L’empathie ferait-elle plus de mal que de bien sur Terre ?

Family and friends can be important influences in helping someone get treatment for mental health issues. Reaching out and letting them know you are there to help them is the first step. (U.S. Air Force illustration by Airman 1st Class Devin N. Boyer/Released) Crédits : Airman 1st Class Devin N. Boyer - wikimedia

Un universitaire américain estime que l’empathie n’est pas un bienfait pour l’humanité et la bonne marche du monde, et revendique le fait d’être totalement contre cette notion. Un magazine a publié une vidéo afin d’expliquer ce raisonnement.

L’empathie ou « intuition participante», est une notion qui est apparue dans les années 1890, introduite par le philosophe allemand Theodor Lipps. En voici une définition succincte issue du Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales (CNRTL) :

« Capacité de s’identifier à autrui, d’éprouver ce qu’il éprouve. »

Et pourtant, « L’empathie empire l’état du monde », ainsi sont les mots de Paul Bloom, psychologue et professeur à l’Université de Yale (États-Unis), interviewé par le magazine The Atlantic.

Un compte rendu animé de moins de trois minutes a été publié par le magazine, où le cheminement de la pensée du professeur est détaillé, une pensée qu’il prévoit d’ailleurs d’exposer prochainement dans un ouvrage. Il a notamment déclaré :

« L’un des problèmes de l’empathie est qu’elle vous aveugle sur les conséquences à long terme de vos actions. C’est à cause de l’empathie que le monde entier s’inquiète bien plus d’un bébé dans un puits que du réchauffement climatique. »

L’universitaire, persuadé que l’empathie est une mauvaise chose, a également son avis sur les liens avec les conflits armés :

« La souffrance des victimes est souvent le premier argument avancé pour entrer en guerre. […] Si nous entrons un jour en guerre contre l’État islamique, ce sera sans doute motivé par la souffrance des victimes. Mais ce n’est là qu’un seul des éléments à prendre en compte. Un autre élément, c’est par exemple le nombre de victimes qu’une guerre implique. »

Ainsi, selon Paul Bloom, l’empathie rendrait le monde pire qu’il ne pourrait être et qu’il faudrait rapidement l’abandonner. Il faudrait alors prendre de la distance et du recul afin de ne pas perdre de temps à vouloir optimiser sa propre satisfaction altruiste.

Voici la courte vidéo publiée par The Atlantic :

Sources : The Atlantic — Courrier International