Les légumes spatiaux ouvrent de nouvelles perspectives aux longs voyages spatiaux

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Il y a quelques jours, trois astronautes ont pu déguster la première « salade spatiale » dans la Station spatiale internationale (ISS). Une initiative très intéressante dans l’optique de voyages spatiaux de longue durée.

Les heureux mangeurs de laitue spatiale ont été les astronautes américains Scott Kelly et Kjell Lindgren et le japonais Kimiya Yui, une dégustation diffusée en direct sur le site de la NASA. Cette salade est la bien connue laitue romaine rouge, une salade que l’on trouve souvent sur les marchés. Sur l’ISS, la salade en question a été baptisée VEG-02. Elle est la deuxième du nom puisque VEG-01, déjà cultivée, a été renvoyée sur Terre afin d’être étudiée dans le but de vérifier sa comestibilité.

Évidemment, il est plus compliqué d’obtenir un légume dans l’espace que sur Terre, et ce malgré l’absence d’insectes ou parasites. Il n’y a en effet ni lumière naturelle ni gravité. Le dispositif alors utilisé par les astronautes est une mini-serre qui, pliée, tient dans une valise. Cette serre expérimentale est équipée de LED dont la lumière est réglée avec précision, tandis que des sacs de terreau avec engrais reçoivent les graines. Un système d’irrigation a été spécialement créé, alors qu’il est impossible d’utiliser un arrosoir classique dans un environnement en impesanteur.

La perspective de cultiver des fruits et légumes dans l’espace est intéressante. Dans un premier temps, il s’agit de rendre cela possible à plus grande échelle à bord de l’ISS, c’est-à-dire produire vraiment de quoi faire des repas quotidiens. Manger des végétaux plutôt que des contenus de sachets lyophilisés peut améliorer le moral des astronautes, mais l’intérêt est ici surtout financier. En effet, ravitailler l’ISS a un coût très important : un kilogramme de denrées envoyé à bord revient à quelques milliers d’euros. Produire sur place limiterait donc le coût de la nourriture.

La NASA a inscrit la culture de végétaux dans son projet « Journey to Mars ». Cette mission sur la planète rouge sera d’une durée d’un an ou deux, et est prévue pour 2030. Un voyage aussi long nécessite donc de trouver des solutions alimentaires, et la réussite de la culture de la salade spatiale ne demande qu’à être confirmée à des échelles plus grandes. En effet, il est fortement supposé que des plantations plus importantes à bord de vaisseaux, pourront contribuer à renouveler leur atmosphère, en plus d’assurer une autonomie alimentaire.

Une telle réussite a été précédée par d’autres tentatives. Entre 2002 et 2011, la Russie avait mis à l’étude un genre de serre de croissance comportant différents types de plantes, par exemple des pois. Au même moment, la NASA et L’ESA (l’Agence Spatiale Européenne) ont expérimenté la culture de l’Arabette des dames, une plante annuelle originaire d’Europe, d’Asie et du nord-ouest de l’Afrique, connue pour son utilisation en génétique.

Sources : Radio France InternationaleRTL

– Illustration : Concept de serre martienne imaginé par la Nasa