L’eau en bouteille, une industrie qui crée du gâchis et nuit à la santé

Le corps d’un adulte de 70 kilogrammes est composé à 65 % d’eau et de 45 litres de ce liquide. De fait, on ne cesse de nous rappeler combien boire de l’eau est crucial pour être en bonne santé. Et si cet or bleu est un enjeu à bien des égards et que nombreux sont ceux qui cherchent à l’économiser, d’autres se posent des questions plus pragmatiques comme sur le fait de boire l’eau du robinet ou plutôt l’eau en bouteille. Avec notre article, vous verrez que la deuxième option est bien moins désirable.

1) Eau embouteillée, un choix moins économique

Crédits : Pixabay/Priyaka98742

Les marques ont été très douées pour faire croire au consommateur que l’eau en bouteille était meilleure comme en témoigne la campagne de Cristalline en 2006 qui lui avait valu un vrai tollé (« Qui prétend que l’eau du robinet a toujours bon goût ne doit pas en boire souvent ! » ou « Je ne bois pas l’eau que j’utilise »). Mais pour boire de l’eau en bouteille (et ne pas avoir le goût chloré que certains décèlent dans l’eau du robinet), il convient néanmoins de débourser des sommes parfois assez rondelettes suivant les marques ! N’en déplaise à la marque, l’eau du robinet est souvent d’excellente qualité, très contrôlée et accessible à portée de main dans beaucoup de foyers [malgré des disparités géographiques notables]. Elle coûte surtout 200 à 300 fois moins cher que l’eau en bouteille [les prix varient en fonction des marques, régions, enseignes…].

Conformément à son droit de réponse, voici les déclarations de la Chambre Syndicale des eaux Minérales :

« L’eau minérale naturelle et l’eau du robinet sont des produits différents et ne peuvent donc avoir le même prix. La première répond à une réglementation spécifique inscrite dans le Code de la Santé Publique : pureté, naturalité, qualité et composition constante. Le respect de ces spécificités nécessite de protéger les sources pour prévenir tout risque de contamination, ce qui a un coût pour les minéraliers.

L’eau en bouteille n’est pas 200 à 300 fois plus chère que l’eau du robinet : son prix moyen est de 0,29 Euro/ litre, donc environ 70 fois plus chère.« 

2) Une catastrophe pour l’environnement

Crédits : Flickr/Horia Varlan

En comparaison, l’eau du robinet est mille fois plus écologique ! Et une bouteille met mille ans à se dégrader si elle est jetée dans la nature. Cela prend moins de temps si elle se retrouve dans la mer à l’instar des 22 000 tonnes de plastique qui y gisent. Une bouteille se dégrade plus vite dans cette eau salée, empoisonnant au passage toute la faune qui s’en nourrit : 90 % des oiseaux marins y ont déjà goûté et la flore n’est pas en reste.

Par ailleurs, outre le plastique en lui-même qui est un déchet et qui finira à la poubelle avec les ordures ménagères dans 88 % des cas selon SDWF [Safe Drinking Water Foundation au Canada], la production, l’embouteillage et l’export à l’international des milliards de litres d’eau produits utilisent au passage énormément de pétrole (énergie non renouvelable) et occasionnent des rejets de CO² pour le moins impressionnants. Pour produire une bouteille d’un litre, comptez 100 millilitres de pétrole, 80 grammes de charbon, 42 litres de gaz et deux litres…. d’eau ! Avec une consommation de 288 milliards de litres en 2014 ou les 600 milliards prévus d’ici 2020, on vous laisse faire les calculs !

Conformément à son droit de réponse, voici les déclarations de la Chambre Syndicale des eaux Minérales :

« Cette affirmation ne s’applique pas à la France. La bouteille en PET est 100% recyclable. Actuellement, 60% des bouteilles en PET sont recyclées. Elles ne sont pas des déchets mais elles constituent une nouvelle matière première une fois recyclées.

Elles sont notamment réutilisées pour fabriquer de nouvelles bouteilles1ou de nouveaux objets du quotidien. (Textile, isolation…).
Les industriels mènent des actions de sensibilisation et d’incitation au geste de tri auprès des consommateurs pour augmenter le taux de collecte et donc de recyclage. »

3) Du plastique toxique

Crédits : Flickr/422737

On se pose souvent la question de savoir si l’eau est de qualité, mais on ne regarde jamais la bouteille. Pourtant, elles sont toujours étiquetées pour indiquer en quoi elles sont faites, et ce choix est crucial ! Prenons le PET ou PETE qui est très commun. Celui-ci est composé de nombreuses particules qui peuvent rendre ce plastique néfaste. Les phtalates peuvent causer des troubles endocriniens quand on les consomme en trop grandes quantités. Le polyéthylène téréphtalate peut être cancérigène. Il peut aussi rejeter du formaldéhyde et de l’acétaldéhyde qui peuvent vous rendre malade. Sauf s’il est décontaminé qu’avec un traitement chimique nocif lui aussi, vous ne pouvez pas la réutiliser. C’est aussi cela le grand problème de ces bouteilles : elles sont en fait à usage unique !

Conformément à son droit de réponse, voici les déclarations de la Chambre Syndicale des eaux Minérales :

« Les bouteilles en PET ne présentent aucun danger pour la santé. Ce matériau d’emballage ne contient aucune substance nocive et aucun phtalates. A la fois inaltérable et transparente, la bouteille d’eau en PET préserve parfaitement l’intégrité des eaux minérales naturelles embouteillées à la source. Les bouteilles d’eau en PET doivent être conformes aux critères définis par la réglementation européenne concernant les matériaux en matière plastique destinés à entrer en contact avec des denrées alimentaires. C’est l’EFSA, Autorité Européenne de Sécurité des Aliments, qui est en charge de l’évaluation sanitaire des substances destinées à entrer dans la composition des matériaux en matière plastique au contact des denrées et donc de leur éventuelle inscription à la liste des substances autorisées.« 

4) Des gestes à éviter

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  • Ne la laissez pas au soleil, toute lumière forte ou près d’une source de chaleur. Dans ces conditions, des substances se dégagent. Le formaldéhyde et l’acétaldéhyde (pour les amateurs de noms barbares) rendent l’eau mauvaise (le fameux goût de plastique) et peuvent causer des maux tels que l’indigestion.
  • Ne les remplissez pas après utilisation. Pensant bien faire, on les remplit d’eau une fois qu’elles sont vides pour les recycler. Néanmoins, une fois vidée, la bouteille est contaminée par des champignons et des bactéries qui peuvent nous rendre malades si l’on remplit la bouteille à nouveau et qu’on y boit.

Conformément à son droit de réponse, voici les déclarations de la Chambre Syndicale des eaux Minérales :

« Il n’y a aucun risque à boire une bouteille d’eau exposée à des températures caniculaires. Même chauffée par le soleil, l’eau contenue dans une bouteille fermée, non entamée, reste saine. En effet, le PET (polyéthylène téréphtalate), qui compose les bouteilles, est soumis à une réglementation très stricte s’appliquant à tous les emballages plastique en contact avec des aliments. Cependant, il est possible que la lumière du soleil ou la chaleur modifient le goût et l’apparence de l’eau. Sur les étiquettes, il est indiqué qu’il faut conserver l’eau « à l’abri de la lumière, dans un endroit propre, sec, tempéré et sans odeur ». Cette recommandation a pour seul but de préserver au mieux ses qualités gustatives et aromatiques. »

Voici une infographie du site TradeMachine qui donne quelques chiffres sur cette industrie :

Crédits : TradeMachines

Conformément à son droit de réponse, voici les déclarations de la Chambre Syndicale des eaux Minérales :

« La quantité d’eau embouteillée en France n’excède pas ce que la nature renouvelle jour après jour. Les minéraliers sont conscients qu’il faut préserver les ressources en eau. Leur activité autour des sources permet de pérenniser ces ressources, en les protégeant de la pollution et en préservant leur écosystème naturel. Obligatoirement embouteillée à la source, l’eau minérale naturelle est acheminée par des camions toujours plus économes en énergie et des modes de transport alternatifs (train, ferroutage ou fluvial). https://eaumineralenaturelle.fr/dev-durable/indicateurs-environnementaux«