Le voyage spatial en hibernation, c’est pour bientôt ?

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À votre avis, quel est le point commun entre « 2001 : l’Odyssée de l’Espace », « Avatar » et « Le 5e élément » ? Dans ces trois films, les astronautes sont plongés en état d’hibernation durant leur voyage à travers l’espace. Aujourd’hui, la réalité empiète sur la science-fiction puisque les scientifiques recherchent un moyen d’endormir les futurs voyageurs spatiaux pendant 6 mois, temps pour accomplir la distance Terre-Mars.

Les scientifiques préfèrent parler de « biostase », mais c’est un état parfaitement assimilable à l’hibernation, on le surnomme d’ailleurs « l’arrêt réversible de vie ». L’idée étant bien sûr de suspendre la vie d’un individu pendant un temps donné, en l’occurrence celui du voyage spatial dans le cas de l’astronaute.

C’est l’entreprise SpaceWorks, basée à Atlanta, qui travaille aujourd’hui sur la meilleure solution pour placer un être humain en hibernation. Parmi les trois méthodes connues que sont la cryogénisation, l’hibernation par abaissement de la température corporelle et le remplacement du sang par des produits conservateurs, SpaceWorks penche aujourd’hui pour la seconde solution. Celle-ci étant également la moins risquée puisque c’est celle qui se rapproche le plus de l’hibernation animale naturelle.

La mise en hibernation devrait donc se faire en 3 étapes :

  1. Injection d’un produit réfrigérant dans le cerveau via la cavité nasale pour abaisser la température de l’organe cérébrale de 3 à 5°c.
  2. Baisse progressive de la température corporelle par la circulation sanguine. Ainsi, l’activité corporelle de l’Homme en hibernation serait fortement ralentie, son métabolisme serait dans un état de quasi-suspension.
  3. Mise sous contrôle de toutes les fonctions vitales des voyageurs de l’espace : nutrition par intraveineuse, stimulation électrique des muscles, système de récupération de l’urine, etc.

En respectant toutes ces conditions, le voyage spatial en biostase devrait être envisageable, mais il reste un risque d’effets secondaires non envisagés pouvant laisser d’éventuelles séquelles plus ou moins graves. Toutefois, si l’expérience s’avérait être un succès, alors les avantages seraient très nombreux. Tout en évitant les problèmes psychologiques que peuvent poser six mois de trajet spatial dans un espace extrêmement réduit pour les voyageurs vers Mars, ce serait aussi très intéressant sur le plan technique puisque nourrir des astronautes par intraveineuse entraînerait un gain colossal de place et d’énergie non inutilement dépensée.

Au-delà de la conquête spatiale, la biostase pourrait aussi se décliner dans le milieu médical… Bien qu’il faille rester très prudent dans le domaine, car de lourdes questions éthiques pourraient alors se poser.