Avec une envergure impressionnante et des adaptations extraordinaires, le vautour de Rüppell (Gyps rueppellii) incarne la résilience et la puissance des oiseaux de proie. Mais ce n’est pas seulement son rôle essentiel dans l’écosystème qui le distingue : il détient également un record fascinant dans le règne aviaire. En 1973, cet oiseau emblématique est entré dans l’histoire en atteignant une altitude vertigineuse de 11 300 mètres, témoignant de ses capacités exceptionnelles à évoluer dans des environnements extrêmes.
Malgré ce record spectaculaire, le vautour de Rüppell fait face à des défis inquiétants. Classé en danger critique d’extinction, il lutte contre la perte de son habitat et des menaces directes comme l’empoisonnement. Cet oiseau légendaire symbolise à la fois la majesté de la nature et la fragilité des écosystèmes face aux pressions humaines.
Natif du Sahel
Le vautour de Rüppell (Gyps rueppellii) est une espèce d’oiseau de proie appartenant à la famille des Accipitridae. Il tire son nom du naturaliste allemand Eduard Rüppell, qui l’a découvert au 19ᵉ siècle.
Ces oiseaux sont remarquables pour leur envergure impressionnante qui peut atteindre plus de deux mètres. Leur tête dépourvue de plumes est distinctive, tandis que leur cou est entouré d’un collier de plumes blanches. Cette caractéristique anatomique découle de leur comportement alimentaire qui implique souvent d’enfoncer leur tête dans les carcasses d’animaux pour se nourrir.
Les vautours de Rüppell sont natifs de la région du Sahel en Afrique, une zone située entre le Sahara et la savane soudanienne. Leur habitat s’étend sur plusieurs pays africains, notamment le Zimbabwe, le Sénégal et l’Éthiopie. Bien qu’ils soient principalement associés à l’Afrique, ils ont parfois été observés au-delà de la Méditerranée, notamment en Espagne.
Malheureusement, cette espèce est actuellement classée comme en danger critique d’extinction sur la Liste rouge de l’UICN. Cette situation découle principalement de la perte d’habitat, de la chasse et de la diminution de la disponibilité de sa principale source de nourriture, les charognes. De plus, ces oiseaux sont également menacés par l’empoisonnement, en particulier en Afrique de l’Est, où l’utilisation de pesticides et de médicaments vétérinaires toxiques contribue à leur déclin.

Un accident malheureux à plus de 11 000 mètres
Malgré leur statut précaire, les vautours de Rüppell continuent de susciter l’intérêt et l’admiration des observateurs d’oiseaux et autres passionnés de la nature, d’autant qu’ils détiennent un record : celui du vol le plus haut jamais enregistré.
En 1973, l’un de ces vautours aurait en effet heurté un avion commercial à une altitude incroyable de 11 300 mètres au-dessus de la Côte d’Ivoire, en Afrique de l’Ouest. Cette rencontre inhabituelle avait entraîné des dommages à l’avion, qui a heureusement pu se poser ensuite avec succès. Malheureusement, l’oiseau n’a de son côté pas survécu à la collision, ne laissant derrière lui que quelques plumes pour identifier son espèce.
Cet événement avait cependant témoigné de la capacité extraordinaire des vautours de Rüppell à s’élever à des altitudes vertigineuses dans leur quête de nourriture et de survie. Ce record de vol avait également illustré la remarquable adaptabilité de ces oiseaux à des environnements extrêmes, notamment aux altitudes élevées où l’oxygène est rare.