Le tueur de Rafiki, célèbre gorille à dos argenté, écope de 11 ans de prison

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Crédits : Autorité ougandaise de la faune

Un braconnier vient d’être jugé coupable d’avoir tué Rafiki, un célèbre gorille à dos argenté de l’Ouganda. Il sera emprisonné au cours des 11 prochaines années.

Le gorille de montagne (Gorilla beringei beringei) est l’une des deux sous-espèces du gorille de l’Est (Gorilla beringei). Présent en Ouganda, au Rwanda et en République démocratique du Congo (RDC), il est en danger critique d’extinction et normalement protégé. L’un de ses plus célèbres représentants, Rafiki, un mâle à dos argenté de 25 ans, a malheureusement été abattu en juin dernier.

La mort de Rafiki est intervenue alors que la fréquence des cas de braconnage augmentait en Ouganda depuis l’instauration d’un confinement strict pour lutter contre le nouveau coronavirus. « Nous avons observé une hausse des cas de braconnage dans nos parcs nationaux après la fermeture de nos pôles touristiques à cause du Covid-19 », soulignait il y a quelques semaines l’Ouganda Wildlife Authority (UWA).

Selon un rapport de cette même ONG, l’alerte avait été donnée le 1er juin. Ce jour-là, le gorille Rakifi, habituellement à la tête d’un groupe de 17 individus, manquait à l’appel. Le lendemain, les autorités ont finalement retrouvé sa dépouille. Selon le rapport d’autopsie, il aurait été abattu par un objet tranchant qui a atteint ses organes internes.

11 ans de prison

Le 12 juin, les autorités ont appréhendé quatre hommes, dont l’un d’eux a confirmé avoir blessé mortellement Rafiki. L’individu, nommé Felix Byamukama, un habitant d’un village voisin, vient de plaider coupable tout en invoquant la légitime défense. Selon lui, un groupe de gorilles les auraient chargés alors qu’ils chassaient illégalement des cochons sauvages dans le parc national impénétrable de Bwindi.

L’individu a également été jugé coupable d’avoir pénétré dans le parc national de manière illégale, et d’avoir tué un céphalophe (une petite antilope) et un cochon de brousse. Il a finalement écopé de 11 ans de prison. Notez qu’il n’a pas été jugé par un tribunal spécial de la faune. Si tel avait été le cas, il aurait pu écoper de la perpétuité.

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Crédits : BBC

Une sanction exemplaire

Ce verdict, a communiqué le directeur de l’Ouganda Wildlife Authority, Sam Mwandha, devrait tout de même servir d’exemple. « Si quelqu’un tue des animaux sauvages, nous sommes tous perdants ». Il s’est également dit « soulagé » que la justice ait été rendue pour Rafiki.

Quant aux trois autres complices présumés, tous ont nié leur implication dans la mort du gorille. Ils ont néanmoins été incarcérés en attente d’un futur jugement.

Selon l’UWA, le groupe de Rafiki est désormais dirigé par un mâle à dos noir issu de la même famille.