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Crédits : Lynda Sanchez/Unsplash

Le thé de supermarché est bourré de pesticides

À en croire les spécialistes de l’agronomie, la plupart des produits de supermarché n’ont rien de bon pour la santé, souvent trafiqués, ultra-transformés et échappant régulièrement aux contrôles. Le thé vert en ferait partie.

Le thé de supermarché, même bio (s’il est aromatisé), est bourré de pesticides

Selon Christophe Brusset, ingénieur en agro-alimentaire et auteur de l’ouvrage choc « Vous êtes fous d’avaler ça ! », le thé industriel ne semble respecter aucune limite en termes de pesticides. Et ce serait parfois même le cas de certains thés certifiés biologiques.

D’après les observations du spécialiste, appuyées par plusieurs analyses et prélèvements scientifiques, le thé bio au citron commercialisé par un grand groupe de supermarchés français contiendrait du thiabendazole, du pyriméthanil, du carbendazime ou encore de l’imazalil, fongicides et pesticides bien connus. Si ces intrants chimiques ne proviennent pas de la feuille de thé elle-même, ils s’expliquent par l’arôme de citron ajouté au mélange. Bien que naturel, cet arôme serait ainsi extrait d’agrumes non issus de l’agriculture biologique, concentrant sur leur écorce un bonne quantité de pesticides.

Bien sûr, quitte à choisir entre un thé bio et un thé conventionnel, mieux vaut certes privilégier le premier, toujours moins chargé en produits chimiques.

Du thé vert qui explose tous les records

Le thé conventionnel semble quant à lui ne plus respecter aucune limite. Nombreux seraient ainsi les sachets surdosés en pesticides, taux pourtant facilement vérifiable par la Brigade Française de détection des fraudes. Mais l’ouvrage de Christophe Brusset révèle que dans la plupart des cas, cette institution fermerait souvent les yeux. Pour quelle raison ? Les importations de thé vert de Chine contrôlées en Europe dépassant toutes le seuil autorisé, dans un intérêt économique, les autorités préfèrent ne pas froisser l’Empire du Milieu :

L’information est remontée aux plus hautes instances des États et il a été décidé qu’il ne fallait surtout pas fâcher la Chine pour qu’elle continue à nous acheter quelques avions et ne bloque pas le vin français, les voitures allemandes ou l’edam de Hollande.

Pourquoi le thé contient-il autant de pesticides ?

La présence de pesticides dans le thé peut s’expliquer par plusieurs facteurs liés à la manière dont les feuilles sont cultivées, récoltées et traitées :

  • Utilisation agricole intensive : les plantations de thé, comme d’autres cultures, utilisent souvent des pesticides pour contrôler les insectes, les maladies et les mauvaises herbes qui peuvent nuire à la croissance des plants. Face à la grande demande en thé mondiale, ces produits chimiques servent principalement à augmenter les rendements.
  • Absorption et rétention : du fait de leur large surface et de leurs propriétés, les feuilles de thé sont particulièrement aptes à absorber et à retenir les résidus de pesticides.
  • Manque de dégradation : les pesticides persistent généralement sur les feuilles de thé après récolte, traitement et même séchage.
  • Réglementations variables : les normes concernant l’utilisation des pesticides peuvent varier considérablement d’un pays à l’autre, voire même subir quelques exceptions.
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Crédits : Quang Nguyen Vinh/Pexels

Face à ces constats alarmants, il devient indispensable de s’interroger sur la qualité de nos produits de consommation courante, même ceux portant l’étiquette bio. Le thé, pourtant symbole de bien-être et de tradition millénaire, n’échappe pas aux dérives industrielles. Prendre conscience de ce qui se cache dans nos sachets est un premier pas vers des choix alimentaires plus éclairés. Peut-être est-il temps de privilégier des producteurs plus transparents, des méthodes artisanales ou encore de revoir notre relation à ces produits que nous consommons parfois sans y penser.

Margaux Blanc, experte environnement

Rédigé par Margaux Blanc, experte environnement

Bretonne de cœur et de sang, je suis particulièrement sensible à l'environnement, sa faune et sa flore. Végétarienne et surfeuse occasionnelle, je partage mon temps entre la montagne et la mer. Des paysages de toute beauté qui forcent au respect. Depuis 2016, j'ai adopté un mode de vie zéro déchet dans l'espoir de minimiser mon impact sur la planète et ses habitants.