Le télescope Cheops est prêt à cibler ses premières exoplanètes

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Vue d'artiste du satellite CHEOPS et d'un système planétaire. Crédits : ESA

Après avoir calibré plusieurs de ses instruments au cours de ces dernières semaines, le télescope Cheops est enfin prêt à cibler ses premières exoplanètes.

Plusieurs missions ont permis les découvertes de milliers d’exoplanètes dans la Voie Lactée, comme Kepler, ou encore TESS pour ne citer qu’elles. Ce que les astronomes aimeraient dorénavant, alors que notre carnet d’adresses commence à véritablement se remplir, c’est étudier quelques-uns de ces mondes plus en profondeur. Dans cet esprit, l’ESA a lancé le 18 décembre dernier sa mission CHEOPS (CHaracterising ExOPlanet Satellite).

« Cheops amènera la science des exoplanètes à un tout autre niveau », avait notamment déclaré Günther Hasinger, directeur scientifique de l’ESA. « Après la découverte de milliers de planètes, la quête peut maintenant se tourner vers la caractérisation. Nous allons enquêter sur les propriétés physiques et chimiques de ces mondes. Ces données nous permettront de savoir de quoi ils sont faits et comment ils se sont formés ».

La mission de Cheops, plus précisément, consistera à braquer son objectif sur des étoiles déjà connues pour abriter une exoplanète. En se focalisant sur leurs minuscules variations de luminosité, il permettra aux chercheurs de déterminer le diamètre précis des objets en transit. En combinant ces informations avec des données sur la masse de ces exoplanètes, il sera ensuite possible de déduire leur densité, et donc leur structure interne.

Peu après le lancement du télescope, les responsables de mission ont commencé à tester son « appareil photo » en ciblant une première étoile. D’autres contrôles ont eu lieu depuis, tous très positifs. Il est donc aujourd’hui temps pour Cheops de se mettre véritablement au travail.

Trois planètes ciblées

Ses premières cibles sont les suivantes : Kelt-11b, 55 Cancri-e et GJ-436 b. La première, située à 320 années-lumière de la Terre, est environ 40 % plus grande que Jupiter mais ne fait pourtant qu’un cinquième de sa masse. Une légèreté qui lui a valu le doux surnom de « planète barbe à papa ».

55 Cancri-e, de son côté, est située à 40 années-lumière de la Terre, dans la Constellation du Cancer. Une planète jugée « infernale », qui présente un côté jour où la température avoisine les 2.500 °C, et un côté plus frais où il fait environ 1.100 °C.

Enfin, GJ-436 b, retrouvée à 33 années-lumière de la Terre, se caractérise par une immense « chevelure ». En effet, sous l’effet du rayonnement de son étoile, située à seulement 4,8 millions de kilomètres, une partie de son atmosphère s’échappe dans l’espace, lui donnant l’apparence d’une gigantesque comète.

55 Cancri e
Illustration de 55 Cancri e devant son étoile parente. Crédits : NASA

Ces trois mondes, très différents, n’ont bien évidemment pas été choisis au hasard. « Nous avons construit toute une théorie de la formation des planètes en n’observant que les huit planètes de notre système solaire », explique Didier Queloz, des universités de Cambridge et de Genève. « Mais en étendant nos observations à d’autres types de planètes, nous devrions pouvoir ajouter les parties manquantes de cette théorie ».

Par chance, la mission n’a quasiment pas été affectée par la crise du coronavirus. Contrôlé depuis l’Institut national de technologie aérospatiale de Torrejón, en Espagne, le télescope dispose en effet d’un système de contrôle opérationnel largement automatisé. De ce fait, les contrôleurs de mission peuvent envoyer des commandes et recevoir des données depuis leur domicile.

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