Le soutien à l’allaitement, un impératif environnemental

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Les études sur l’alimentation du nourrisson portent généralement sur ses effets en matière de santé, mais de plus en plus de chercheurs mettent en évidence le coût environnemental du lait maternisé.

Si certaines mamans ne peuvent pas allaiter, d’autres ne peuvent s’y résoudre. Et ce choix ne peut être jugé. Mais peut-être devrions-nous réinvestir dans les services de soutien à l’allaitement ? C’est en tout cas l’avis de chercheurs qui publiaient il y a quelques jours dans la revue BMJ un papier détaillant le coût environnemental de la production de lait maternisé.

Le lait maternel est l’aliment le plus écologique du monde. Il ne produit aucun déchet, aucun gaz à effet de serre et ne puise pas dans les ressources en eau de la planète. Mais pour le lait de vache en poudre, effectivement, c’est une autre histoire.

Un impact environnemental énorme

Il faut dans un premier temps élever les animaux. Ce qui implique une production très importante de méthane, un gaz à effet de serre 30 fois plus puissant que le CO2. Il faut ensuite récolter le lait, le stocker, le pasteuriser, le sécher, le refroidir, l’emballer et le transporter. Un processus long et très coûteux sur le plan environnemental. Sans parler du carburant : les chercheurs estiment que chaque kilogramme de lait en poudre produit nécessite 4 700 litres d’eau.

En poursuivant l’allaitement pendant les six premiers mois du nourrisson, les chercheurs ont alors calculé que le monde pourrait économiser jusqu’à 153 kilogrammes de CO2 par bébé. Ils prennent ici l’exemple du Royaume-Uni, nous révélant que cela reviendrait à supprimer entre 50 000 et 77 500 voitures sur les routes chaque année.

Notons par ailleurs qu’une étude réalisée en 2009 nous révélait que 550 millions de boîtes de lait maternisé pour nourrissons terminaient chaque année dans les décharges. Ce qui représente environ 86 000 tonnes de métal et 364 000 tonnes de papier.

lait biberon
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Plus de soutien à l’allaitement

Les chercheurs ne s’adressent pas ici aux mamans, déjà exposées au stress et aux jugements, mais aux gouvernements. Ils ciblent particulièrement les « préparations de suite » (ou lait 2e âge) jugées «inutiles», même «potentiellement nocives», et commercialisées «avec des messages qui exploitent les vulnérabilités de parents inquiets et anxieux».

L’idée serait donc de mettre en place des moyens de lutte contre la désinformation et d’améliorer le soutien à l’allaitement en général. Les chercheurs soutiennent par ailleurs qu’il existe des moyens de réduire les émissions de carbone des substituts du lait sans forcément porter atteinte à la liberté de choisir de la mère.

«Nous devons reconnaître que « notre maison est en feu » et que nous devons agir très rapidement pour réduire l’empreinte carbone dans tous les domaines de la vie, concluent les chercheurs. L’allaitement fait partie de ce puzzle. Un investissement urgent est donc nécessaire dans l’ensemble de ce secteur».

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