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Le site de Notre Dame est maintenant recouvert de plomb

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Notre-Dame. Crédits : Pixabay

Suite à l’incendie de Notre-Dame de Paris, une grande quantité de plomb s’est retrouvée libérée dans l’air et dans les poussières déposées au sol. Une situation qui peut être dangereuse en cas d’exposition prolongée.

Dans un communiqué, la préfecture de police de Paris note que suite à l’incendie de Notre-Dame, la contamination par le plomb s’est considérablement élevée dans les places et rues avoisinantes. Selon l’Associated Press, les concentrations de plomb sur la place se situent entre 10 et 20 grammes par kilogramme. C’est jusqu’à 65 fois plus élevé que la limite recommandée de 0,3 g par kg. Les autorités se montrent tout de même rassurantes. « L’essentiel du risque d’intoxication au plomb est lié à des expositions prolongées« , peut-on lire. En ce sens, il est recommandé aux riverains qui habitent à proximité de la cathédrale de nettoyer leurs habitations avec des lingettes humides. Pour éliminer les poussières toxiques.

Les enfants et les femmes enceintes restent par ailleurs les personnes les plus exposées aux éventuels dommages neurologiques causés par le plomb. Il est donc recommandé aux concernés d’éviter autant que faire se peut la zone environnante. Et de se laver les mains régulièrement en cas de passages.

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L’incendie de Notre-Dame, le 15 avril 2019. Crédits : Wikipédia

Un matériau de choix

On note que le plomb était autrefois très utilisé pour les constructions de toiture. Et pour cause, le matériau a l’avantage d’être très malléable. Ce qui le rend notamment très utile pour façonner les formes arrondies et complexes. Le plomb est également un matériaux durable, qui ne rouille pas au contact des éléments. « Si un toit en plomb est construit correctement – ce qui nécessite beaucoup de savoir-faire – il dure pour toujours« , explique Richard Wittman, historien de l’architecture à l’Université de Californie à Santa Barbara.

D’où sa présence, donc, dans le toit de Notre-Dame. La structure, construite en 1160 et aujourd’hui détruite, était composée de chêne vierge coupé en charpente, recouvert de larges et minces panneaux de plomb. Les rapports de presse sur l’incendie estiment le poids de ce plomb à environ 210 tonnes. La flèche (750 tonnes), pensée dans les années 1840 par les architectes Eugène Emmanuel Viollet-le-Duc et Jean-Baptiste Lassus, était également constituée de bois et de plomb.

Concours d’architecture

On rappelle qu’il y a quelques jours le Premier ministre Édouard Philippe annonçait le lancement prochain d’un concours d’architecture dans le but de reconstruire la cathédrale. Du moins, la partie endommagée. Parmi les propositions les plus « sérieuses » figurent notamment celle de l’architecte Alexandre Chassang (ABH architectes). L’homme propose une immense flèche en verre aux allures de gratte-ciel futuriste. Ou encore le projet des deux architectes Paul Godart et Pierre Roussel qui proposent de remplacer le toit par une verrière. La flèche, elle, serait pensée en acier et en cuivre.

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Brice Louvet, expert espace et sciences

Rédigé par Brice Louvet, expert espace et sciences

Brice est un journaliste passionné de sciences. Ses domaines favoris : l'espace et la paléontologie. Il collabore avec Sciencepost depuis près d'une décennie, partageant avec vous les nouvelles découvertes et les dossiers les plus intéressants.