Le singe lesula a été filmé pour la première fois dans son milieu naturel

Crédits : Capture vidéo

Des scientifiques viennent de filmer les toutes premières images d’une nouvelle espèce de singe dont l’existence a été officiellement reconnue en 2012. Les séquences montrant ces animaux dans leur milieu naturel ont permis d’indiquer aux experts que l’espèce n’était pour le moment pas menacée…

Bien que le lesula (Cercopithecus lomamiensis) ait été découvert et photographié en 2007, il aura fallu attendre 2012 pour que le singe soit officiellement recensé comme nouvelle espèce. Depuis lors, les scientifiques ne sont parvenus à réunir qu’un nombre extrêmement limité d’informations à l’égard de cet animal vivant dans les forêts tropicales du Congo.

C’est donc pour tenter d’en apprendre davantage sur ce singe que deux chercheurs de l’université de Floride ont décidé d’installer des caméras dans différentes jungles congolaises. Grâce à cette initiative, le lesula a pu être filmé pour la toute première fois dans son milieu naturel. Sur les images de l’une des vidéos réalisées (voir ci-dessous) , on peut ainsi observer un groupe de quelques spécimens évoluer au sol. Un mode de déplacement étonnant, puisqu’il s’agit de l’un des seuls singes d’Afrique à se mouvoir de cette façon. En effet, les autres primates de ce continent sont connus pour privilégier davantage le déplacement au sommet des arbres.

Par ailleurs, le nombre conséquent de spécimens observés ainsi que la présence d’individus en bas âge plaide en faveur du fait que le lesula n’est pas une espèce menacée. Pour en avoir le cœur net, les chercheurs ont également comparé des images issues d’une forêt extrêmement soumise à la chasse à d’autres, filmées dans une forêt relativement épargnée par cette activité. Ils se sont ainsi aperçus que le nombre de lesula présents dans les vidéos était sensiblement le même. Un constat qui laisse donc supposer que l’animal n’a pas été significativement impacté par le commerce de gibier, et ce, probablement grâce à sa discrétion et à son mode de déplacement particulier.

Pour autant, rien ne permet d’affirmer que cette heureuse situation perdure. C’est pour cette raison que les chercheurs du projet TL2 ont demandé à ce que l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) classe le lasula dans la catégorie des animaux vulnérables afin que sa protection soit assurée de façon durable.

Source: Sciences&Avenir