Le SARS-CoV-2 de retour dans les eaux usées de Paris

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L’organisme chargé de l’approvisionnement en eau de Paris a effectué de nouveaux prélèvements dans les eaux usées. Or, ces prélèvements ont montré une résurgence du coronavirus. En revanche, il est question de niveaux très bas si bien qu’il n’y a pas encore de raison valable de s’inquiéter.

Un indicateur épidémique avancé

Depuis le début de la pandémie de Covid-19, l’organisme Eau de Paris effectue un suivi des eaux usées. Il s’agit d’un projet baptisé Obépine. Entre le 5 mars et le 23 avril 2020, des prélèvements ont permis une corrélation entre le taux de présence du virus dans les eaux usées et le nombre de cas de Covid-19.

Eau de Paris affirme que les eaux usées reflètent en partie l’état de santé d’une population. Lorsqu’une personne malade se rend aux toilettes, ses selles contaminent les eaux qui les évacuent. Ainsi, les eaux usées sont un indicateur épidémique avancé, là où les hospitalisations font partie des indicateurs tardifs.

station eaux usées
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Citons également le fait qu’à la mi-avril, le réseau d’eau non potable avait été contaminé par le coronavirus. Ce réseau, alimenté par l’eau de la Seine et du canal de l’Ourcq, présentait des traces du virus sur les 97 points de prélèvement testés. À la mi-mai, de nouveaux prélèvements attestaient de la disparition du virus.

Le retour du SARS-CoV-2

Seulement voilà, Eau de Paris a effectué de nouveaux prélèvements dans les eaux usées entre le 22 et le 25 juin, comme l’explique Le Monde dans un article du 8 juillet 2020. Selon les résultats, 6 des 12 prélèvements ont été testés positifs à des taux minimes. Par ailleurs, d’autres tests ont confirmé les premiers résultats. S’agit-il d’un signe qu’avec le déconfinement, l’épidémie repart ? Évidemment, les tests interrogent mais les chercheurs et les autorités disent avoir besoin d’une quantité plus importante d’informations.

L’Agence régionale de santé (ARS) d’Île-de-France dit avoir pris connaissance de ces analyses. Toutefois, celle-ci indique ne pas vouloir s’engager sur de fausses pistes. Ainsi, l’agence travaille actuellement avec Eau de Paris et le Syndicat interdépartemental pour l’assainissement de l’agglomération parisienne (SIAPP). L’objectif ? Mettre au point un dispositif permettant de suivre de manière plus précise la présence du SARS-CoV-2 dans les eaux usées.

Une potentielle deuxième vague

Le directeur de l’ARS, Aurélien Rousseau, indique que, pour l’instant, il n’y a aucune alerte majeure sur une reprise épidémique. L’intéressé évoque également une circulation modérée mais stabilisée du virus. Toutefois, la vigilance est de mise puisque le SARS-CoV-2 a pu recommencer à circuler dans les zones urbanisées. Ainsi, il sera question d’opérations de reconfinement ciblées en cas de besoin.

Qu’on se le dise, notre pays doit se préparer à une éventuelle reprise de l’épidémie, voire à une deuxième vague. L’ARS rappelle que pour éviter cela, il incombe de respecter les mesures barrières. Autrement dit, il faut continuer à respecter les mesures d’hygiène, la distanciation physique ainsi que le port du masque.