Le Royaume-Uni légalise un pesticide tueur d’abeilles

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Menacées par un virus, les semences de betteraves sucrières ont grandement préoccupé les autorités britanniques ces dernières semaines. Elles viennent donc d’autoriser l’utilisation en urgence d’un pesticide dont la substance principale représente un risque pour les insectes pollinisateurs, dont les abeilles. Autrement dit, le Royaume-Uni a fait le choix de les mettre en danger afin de sauver ses cultures de betteraves.

Une volte-face dangereuse pour les abeilles

Comme l’explique le quotidien britannique The Guardian dans un article du 9 janvier 2021, le la betterave au Royaume-Uni fait face à des pertes de récoltes à hauteur de 80 % chez certains producteurs. En conséquence, ce pays vient d’autoriser un pesticide sujet à controverse. Celui-ci contient du thiaméthoxame, une molécule présente dans certains néonicotinoïdes. Or, nous savons déjà depuis longtemps que les néonicotinoïdes représentent un danger pour les abeilles et autres insectes pollinisateurs. Cette décision fait suite à une intense campagne de lobbying menée par British Sugar, le seul producteur de betterave à sucre au Royaume-Uni, et la National Farmers’ Union (NFU), la « voix » de l’agriculture outre-Manche.

En 2018, la Commission européenne avait pourtant interdit l’utilisation d’imidaclopride, de clothianidine et de thiaméthoxame pour traiter les semences. Ainsi, le Royaume-Uni a rejoint une dizaine d’autres pays, dont la Belgique, le Danemark et l’Espagne, ayant autorisé l’utilisation d’urgence de ce genre de substance pour sauver leurs récoltes. Rappelons au passage qu’il y a deux ans, le Royaume-Uni avait déjà refusé d’accorder une dérogation pour l’usage en extérieur du thiaméthoxame. Or, ce refus était à l’époque justement justifié par la nocivité du produit pour les abeilles et d’autres animaux.

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Entre indignation et soulagement

Sans surprise, les écologistes, dont l’ONG Buglife, ont condamné la décision britannique. Ils réclament désormais des mesures pour éviter la pollution des rivières par le ruissellement de l’eau de pluie contaminée. Alors que le Royaume-Uni observe en ce moment même un alarmant déclin des insectes, celui-ci devrait en effet s’accentuer. De plus, l’utilisation du thiaméthoxame et des néonicotinoïdes en général accentue également la destruction de la flore.

Michael Sly de la National Farmers’ Union a quant à lui communiqué son soulagement suite à cette récente décision. L’intéressé a estimé que cette solution permettra de combattre efficacement le virus causant la jaunisse de la betterave. Il a également indiqué que le traitement fera l’objet d’un contrôle strict et restera dans les limites autorisées.