Le retour des trois astronautes chinois de la mission Shenzhou-20 a été brusquement interrompu après qu’un impact présumé de débris spatiaux a été détecté sur le vaisseau. L’incident, confirmé par l’Agence spatiale habitée chinoise (CMSA), relance les inquiétudes autour du danger croissant que représentent les millions de fragments en orbite autour de la Terre.
Un retour sur Terre retardé par un impact inattendu
L’Agence spatiale habitée chinoise a annoncé ce mercredi qu’un micro-débris spatial aurait percuté le vaisseau Shenzhou-20, actuellement amarré à la station Tiangong. Les trois astronautes à bord — Chen Dong, Chen Zhongrui et Wang Jie — devaient initialement rentrer sur Terre dans la journée, mais leur retour a été reporté à une date ultérieure par mesure de précaution.
Selon le communiqué de la CMSA, des analyses d’impact et une évaluation des risques sont en cours pour déterminer l’ampleur des dommages et s’assurer que le vaisseau est en état de réaliser sa rentrée atmosphérique en toute sécurité. Le site d’atterrissage prévu se situe à Dongfeng, en Mongolie intérieure, mais aucune nouvelle date n’a été fixée.
Cet événement survient alors qu’un nouvel équipage, celui de Shenzhou-21, vient tout juste d’arriver à bord de la station Tiangong pour assurer la relève. En attendant, les deux équipes cohabitent, poursuivant leurs expériences scientifiques et leurs tâches de maintenance.

Le syndrome des débris : une menace de plus en plus pressante
L’incident du Shenzhou-20 illustre un problème majeur auquel sont confrontées toutes les agences spatiales : la prolifération des débris orbitaux. On estime aujourd’hui à plus de 130 millions le nombre de fragments d’objets artificiels gravitant autour de la Terre, dont plusieurs milliers voyagent à des vitesses supérieures à 27 000 km/h. Même les plus petits morceaux peuvent causer des dégâts considérables.
Les agences spatiales internationales, dont la NASA et l’ESA, surveillent en permanence ces débris, mais il est impossible de suivre les particules de quelques millimètres, pourtant potentiellement destructrices. La Chine, de son côté, a multiplié les efforts pour protéger son infrastructure orbitale, notamment Tiangong, joyau de son programme spatial, construit à coup de milliards pour rivaliser avec la Station spatiale internationale.
Malgré la gravité de l’incident, les autorités chinoises se veulent rassurantes : l’équipage est sain et sauf, et la mission reste sous contrôle. Mais ce nouvel épisode rappelle une évidence : l’espace est de moins en moins sûr. Tant que la question des débris orbitaux ne sera pas maîtrisée, chaque mission habitée restera exposée à un risque invisible mais bien réel.
