Le réchauffement des hivers responsable d’une hausse des cas de maladie de Lyme

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Crédits : Pixabay.

De nouveaux résultats indiquent que le réchauffement des hivers favorise l’augmentation des cas de maladie de Lyme. Les travaux en question ont été présentés à l’American Geophysical Union Fall Meeting lors d’une session tenue à San Francisco du 9 au 13 décembre dernier. 

Le changement climatique ne se traduit pas seulement par une hausse moyenne des températures, une fonte des glaces ou encore un relèvement du niveau de la mer. Il s’exprime également par de multiples effets indirects, moins maîtrisés scientifiquement. Un exemple concerne les maladies à transmission vectorielle, dont l’évolution dans un monde plus chaud reste encore mal connue.

Expansion de la maladie de Lyme : le cas des États-Unis

Au cours des dernières décennies, les cas de maladie de Lyme ont augmenté aux États-Unis. Aussi, se pose la question du rôle joué par le dérèglement climatique dans cette tendance. Si des soupçons laissaient penser à une influence effective, cela n’avait jamais été clairement démontré jusqu’à présent. Or, cette étape a récemment pu être franchie. En effet, de nouveaux résultats ont établi un lien clair entre la progression de la maladie et l’évolution du climat.

« Il existe de nombreuses preuves que le climat, en particulier les conditions de température et d’humidité, affecte les différentes parties du cycle de vie de la tique qui transmet la maladie de Lyme », rappelle Lisa Couper, écologue et auteure principale de l’étude. « Mais ce qui est moins clair, c’est comment cela se traduit concrètement en impacts sur les cas de maladie de Lyme ».

On rappellera à ce titre que l’affection se transmet par morsure de tique, lorsque cette dernière est porteuse d’une bactérie Borrelia. Les symptômes associés à l’infection se rapprochent usuellement de ceux de la grippe.

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Tique gorgée de sang, une vision qui peut rebuter ! Crédits : Pixabay.

Le rôle majeur des températures hivernales 

Dans leurs travaux, les chercheurs ont analysé les changements survenus dans la maladie de Lyme au cours des deux dernières décennies. Et ce, sur 7 secteurs des États-Unis. En isolant les effets liés au climat, ils ont pu montrer que l’élévation moyenne des températures hivernales était un facteur clé. Au contraire, l’augmentation des pluies au printemps ou encore l’assèchement des étés n’ont pas participé à la hausse des cas de Lyme.

Sur les 7 régions étudiées, seuls le Midwest et le nord-est des États-Unis ont connu une multiplication des infections. Des zones où les conditions thermiques sont telles qu’un réchauffement hivernal offre une marge de progression substantielle à l’insecte. En outre, l’influence déborde sensiblement vers le nord. « Cela s’étend dans le sud du Canada. Ils commencent à voir des cas de maladie de Lyme là où ils n’en ont jamais eu auparavant », rapporte Lisa Couper.

Avec la poursuite du réchauffement planétaire, la maladie de Lyme va migrer vers des latitudes de plus en plus nordiques. Par ailleurs, les cas recensés dans les régions qui ont connu une hausse récente devraient continuer à augmenter. À l’opposé, les secteurs arides du sud pourraient connaître une diminution. Mais rien n’est moins sûr car l’insecte sait s’adapter. Des résultats qui pourront servir de base pour d’autres régions du monde. On pense notamment à l’Europe où la maladie montre également des signes de progression.

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