Le réchauffement climatique pourrait rendre la Sibérie plus « agréable » en 2080

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Une récente étude suggère que l’est de la Sibérie, aujourd’hui inhospitalier, pourrait être un environnement beaucoup plus favorable à l’établissement humain d’ici 2080. Les détails de l’étude sont publiés dans la revue Environmental Research Letters.

La Russie asiatique, à l’est de l’Oural, couvre environ cinq millions de kilomètres carrés, soit près d’un tiers de la superficie du pays. Ici, les habitants se font rares. Comptez en moyenne trois personnes par kilomètre carré. Et pour cause, les conditions sont rudes (très froides), et la grande majorité des sols sont gelés en permanence. Mais que se passerait-il si l’on ajoutait quelques degrés de plus au thermomètre ? C’est ce qu’ont tenté de savoir des chercheurs du Centre fédéral de recherche de Krasnoïarsk (Russie), et de l’Institut national de l’espace des États-Unis.

+9 °C en 2080

L’idée consistait à soumettre à un ordinateur différents scénarios de réchauffement pour les quelques décennies à venir. Pour ce faire, les chercheurs se sont appuyés sur les données du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Ils ont ensuite estimé les températures pouvant être enregistrées pour les mois de janvier et juillet jusqu’en 2080.

Les résultats ont alors montré que les températures de janvier – dans le cas d’un scénario de réchauffement « sévère » – pourraient augmenter de plus de 9 °C en 2080. De leur côté, celles de juillet pourraient augmenter de presque 6 °C. Dans le cas d’un réchauffement plus « modéré », les températures pourraient grimper de 3,4 °C en janvier et de 1,9 °C en juillet. Et forcément, il y aura des conséquences.

Sibérie
La ville de Yakutsk, en Sibérie. Crédits : Pixabay

Des terres plus accueillantes

En plus de pouvoir profiter de températures plus douces, les chercheurs notent que, dans le premier cas, la couverture de pergélisol dans la région pourrait être réduite de 65 % à 40 %. Si tel est un jour le cas, les terres pourraient être beaucoup plus accueillantes, notamment pour l’agriculture. Elena Parfenova et Nadezhda Tchebakova, qui co-signent ces recherches, notent qu’une période de transition pour s’adapter à ces nouveaux environnements sera bien évidemment nécessaire. Et elle sera complexe. Mais au bout du compte, la Sibérie deviendra une terre attrayante pour l’habitabilité humaine en raison d’un climat plus favorable.

Notons que tout le monde n’est pas forcément de cet avis. Vladimir Chuprov, de Greenpeace Russie, note par exemple que la dégradation du pergélisol dans la région dévoilerait d’importantes zones marécageuses, sur lesquelles il sera impossible de construire la moindre infrastructure. Des zones plus humides signifieraient également davantage d’insectes, ce qui pourrait nuire à l’agriculture.

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