Selon un responsable de la délégation russe du groupe de désarmement de l’ONU, les satellites civils pourraient devenir des cibles militaires. En effet, il peut s’agir d’un point de pression pour la Russie, en réponse au soutien militaire de l’OTAN à l’Ukraine.
Des « cibles légitimes » en cas de représailles
Aux dernières nouvelles, la constellation Starlink fonctionne désormais en Antarctique, profitant ainsi aux chercheurs de la station McMurdo, une base et avant-poste scientifique piloté par le Programme antarctique des États-Unis (USAP). Officiellement, il s’agit de tester une augmentation de la bande passante et de la connectivité pour le soutien scientifique. Et si les incommensurables efforts de SpaceX pour connecter le monde entier au haut débit étaient réduits à néant par la Russie ? La menace serait bien réelle, selon les dires de Konstantin Vorontsov, responsable de la délégation russe du Bureau des Nations Unies pour le désarmement (UNODA).
« Nous souhaiterions souligner que cette tendance à utiliser les technologies spatiales au-delà d’un usage pacifique est extrêmement dangereuse, et cela a commencé à se voir lors des événements en Ukraine. En particulier, l’utilisation par les États-Unis et leurs alliés d’éléments du civil, y compris des infrastructures commerciales dans l’espace à des fins militaires » a déclaré l’intéressé dans un communiqué du 12 septembre 2022, disponible avec ceux d’autres pays sur le site de l’UNODA.
Pour Konstantin Vorontsov, les responsables ne réalisent pas que ces actions constituent une implication indirecte dans des conflits militaires. Ainsi, les infrastructures ou éléments du civil impliqués pourraient devenir des cibles légitimes en cas de représailles.
Des menaces pouvant être mises à exécution
Par élément du civil, il faut notamment comprendre le projet Starlink. Rappelons tout de même que SpaceX a fourni des kits de connexion à l’Ukraine après qu’Elon Musk ait été contacté. Et cette aide très précieuse a permis aux Ukrainiens de rester connectés à Internet malgré les brouillages de l’armée russe. Dans sa menace à peine voilée, Konstantin Vorontsov semble également viser d’autres acteurs tels que Planet, Maxar et BlackSky, spécialisés dans l’imagerie satellite. Par ailleurs, rappelons tout de même que la Russie est tout à fait capable de mettre ses menaces à exécution.
Lors de tests militaires en 2021, les Russes ont détruit un satellite commercial en orbite à 500 km d’altitude. Or, cette altitude est suffisante pour que des débris se maintiennent en orbite durant 5 à 10 ans, menaçant donc d’autres installations du même type. Sans surprise, ces actes avaient suscité l’inquiétude du secteur et l’indignation de la communauté internationale.