Le projet fou de scientifiques pour empĂȘcher les glaciers de fondre

glacier banquise fonte
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Une Ă©quipe de chercheurs proposait il y a quelques jours un plan complĂštement fou visant Ă  limiter la fonte des glaciers de l’Antarctique et du Groenland. Ce phĂ©nomĂšne risque d’Ă©lever le niveau des mers, et de ce fait menace les millions de personnes vivant sur les cĂŽtes.

Des centaines de millions de personnes vivent aujourd’hui sur les cĂŽtes de notre planĂšte. Ces habitants – et les infrastructures qui les accompagnent – sont ainsi les premiers concernĂ©s par la hausse du niveau de la mer. Si plusieurs facteurs peuvent expliquer ces Ă©volutions de niveaux, l’un des plus importants reste la fonte des plus grands glaciers du monde. Pour prĂ©venir les dommages occasionnĂ©s, une Ă©quipe de chercheurs propose une idĂ©e, qui se prĂ©sente aujourd’hui comme « le plus grand projet de gĂ©nie civil de l’histoire de l’humanité ». Le principe ? Construire une structure de soutien directement sous les glaciers pour les empĂȘcher de s’effondrer.

Ce n’est pour l’heure qu’une idĂ©e sur le papier. Ce type «d’intervention sur la calotte glaciaire d’aujourd’hui serait Ă  la limite des capacitĂ©s humaines», admettent en effet les chercheurs, qui publient leurs travaux dans la revue Cryosphere. Mais ils rappellent tout de mĂȘme qu’il y a «suffisamment de glace empilĂ©e sur l’Antarctique pour Ă©lever les mers du globe de prĂšs de 60 mĂštres».

Pour leur Ă©tude, les chercheurs se sont concentrĂ©s sur Thwaites, un gigantesque glacier de l’Antarctique, de plus en plus fragile. À lui seul, il a le potentiel d’augmenter le niveau de la mer de trois mĂštres environ. Deux mĂ©thodes sont proposĂ©es. La premiĂšre consiste Ă  soutenir le glacier avec une sĂ©rie de monticules sur environ 300 mĂštres, par-dessous. Dans ce cas, les eaux plus chaudes pourraient encore venir se frotter au glacier, mais cette structure aurait au moins la capacitĂ© de l’empĂȘcher de s’effondrer. Avec cette mĂ©thode, les chercheurs estiment qu’il y a 30% de chance que le glacier ne s’effondre pas au cours des 1000 prochaines annĂ©es.

Vient ensuite la seconde approche, bien plus compliquĂ©e : construire un mur sous le glacier, ce qui empĂȘcherait cette fois-ci l’eau chaude venue des bas-fonds de se frotter Ă  la glace. Les chances de rĂ©ussite sont ici estimĂ©es Ă  70%, toujours pour les 1000 prochaines annĂ©es.

Si les idĂ©es proposĂ©es sont en thĂ©orie potentiellement faisables sur le plan technique (quoique), ces deux mĂ©thodes, aussi bonnes soient les intentions, ne proposent qu’un « pansement ». Elles ne rĂ©gleront pas le problĂšme du rĂ©chauffement climatique. La hausse du niveau de la mer n’est qu’une consĂ©quence parmi tant d’autres. Nous devons ainsi tout mettre en oeuvre, non pas pour colmater les brĂšches, mais pour s’attaquer directement Ă  la source du problĂšme.

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