Mars : ce qu’il faut savoir sur les trois missions de cet été

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La planète Mars. Crédits : ESA / DLR / FU Berlin / Justin Cowart

Tous les 26 mois environ, lorsque la Terre et Mars sont alignées favorablement, des vaisseaux peuvent être envoyés vers la planète rouge à des prix plus abordables. L’une de ces fenêtres de lancement vient de s’ouvrir, et trois pays comptent bien en profiter. On fait le point.

Une mission pleine d’espoir

On commence avec Mars Hope, la première sonde interplanétaire des Émirats arabes unis. Le régime émirati se targue en effet, depuis quelques années, d’être techniquement progressiste. En 2020, cela signifie avoir un programme spatial capable de viser au-delà de l’orbite terrestre basse.

Placée sur une orbite haute elliptique, à environ 40 000 km d’altitude, la sonde aura pour objectif de se concentrer sur l’étude de l’atmosphère martienne.

Il sera notamment question d’évaluer les corrélations entre la météorologie actuelle et le climat passé de la planète ou encore d’étudier les changements atmosphériques au cours d’une journée et à travers les saisons. En outre, il est également prévu d’en apprendre davantage sur les échanges entre les couches inférieures et supérieures de l’atmosphère martienne.

« Le projet Hope porte les espoirs et les ambitions de notre nation, et plus généralement les aspirations des peuples arabes et islamiques pour un avenir meilleur, déclarait il y a quelques mois le cheikh Mohammed bin Rashid Al Maktoum, Premier ministre des Émirats arabes unis.

En 2018, lors d’une conférence TED, le responsable du projet Omran Sharaf soulignait également que cette mission visait également à inspirer les 100 millions de jeunes du monde arabe, leur dévoilant un avenir au-delà du pétrole, qui ne pourra pas porter l’économie du pays pour toujours. « L’échec [sur Mars] est une option, avait-il déclaré. Mais l’échec du progrès ne l’est pas« .

Le lancement de cette mission, qui devait se faire cette nuit à 22h51 (heure française) depuis la base jamonaise de Tanegashima, a été reportée au 16 juillet prochain en raison du mauvais temps.

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Un technicien photographié au Mohammed Bin Rashid Space Center à Dubaï. Crédits : WAM / Nour Salman / Mohd Aamir

La Chine étend sa portée

Depuis plus de 40 ans, depuis les missions vikings des années 1970, la surface martienne est un territoire exclusivement américain. Mais plus pour longtemps.

L’Administration spatiale nationale chinoise prévoit en effet l’envoi d’un premier rover dans le cadre de sa mission Tianwen-1. Le but : étudier la géologie martienne et notamment la distribution de la glace d’eau dans les sous-sols.

Pour ce faire, l’astromobile sera équipée de sept instruments, dont une station météo, un radar à pénétration de sol, une caméra multispectrale ou encore un spectromètre laser.

Prévue pour être lancée sur une fusée Longue march 5 depuis la base de lancement de Wenchang, en Chine, la mission Tianwen-1 devrait arriver sur Mars en avril 2021.

Pour l’heure, deux sites d’atterrissage sont privilégiés : Chryse Planitia, et Isidis Planitia. Ces deux environnements présentent en effet deux gros avantages.

D’une part, ils permettent de se positionner à des altitudes basses, de quoi maximiser les capacités de freinage lors de l’atterrissage. En outre, ils sont également très pauvres en reliefs, ce qui devrait normalement faciliter l’évolution du rover.

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Une maquette du rover exposée au 69e Congrès international d’astronautique 2018 à Brême. Crédits : Wikipédia

Une mission américaine pleine de promesses

En 2011, lorsqu’on a demandé aux spécialistes des sciences planétaires américaines quels projets importants devraient recevoir un financement fédéral au cours de la prochaine décennie, une mission de retour d’échantillons martiens est apparue comme leur premier choix. L’idée : rechercher des traces de vie passée sur la planète rouge.

Nous savons en effet que Mars était autrefois habitable. La grande question est : a-t-elle été habitée ?

Dans cet esprit, deux missions se dessinaient alors. La première viserait à collecter des roches et à les mettre en cache, tandis que la seconde viserait à les récupérer pour les ramener sur Terre où elles pourraient être étudiées de manière beaucoup plus détaillée que sur Mars.

L’envoi du rover Persévérance, de la NASA, constitue la première partie de ce plan. Son lancement est désormais prévu entre le 30 juillet et le 15 août prochain, depuis Cap Canaveral (Floride). Il est normalement prévu que le rover atterrisse en février 2021 dans le fond du cratère Jezero.

Pour ce faire, le rover se chargera de sonder plusieurs sites supposés contenir des roches principalement formées dans un milieu aqueux. Une fois celles-ci sélectionnées, de petites carottes de cinq centimètres de profondeur seront alors prélevées, broyées et analysées.

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Le rover Persévérance lors de son premier « test de conduite » en décembre 2019. Crédits : NASA / JPL-Caltech

Il sera également prévu de mettre quelques-uns de ces échantillons sous scellés en vue de la seconde partie de cette incroyable mission en deux temps.

Son déroulé, grossièrement, consistera à envoyer en 2026 un nouvel atterrisseur sur Mars. Une fois posé (en août 2028), celui-ci déploiera ensuite un nouveau rover, à la charge de l’ESA, dont l’objectif sera de récolter les échantillons mis de côté par Perseverance.

Ces échantillons seront alors déposés dans une petite fusée qui décollera ensuite au printemps 2029 pour se placer en orbite autour de Mars. Pendant ce temps sur Terre, durant l’été 2028, l’ESA se chargera d’envoyer une sonde qui viendra récupérer les échantillons directement en orbite, avant de les ramener sur Terre au printemps 2032.