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Le plus gros avion zéro émission au monde a effectué son premier vol d’essai

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Crédits : magniX

Le plus gros avion zéro émission au monde a effectué son premier vol d’essai ce jeudi matin au-dessus de Moses Lake, dans l’État de Washington. Un pas supplémentaire vers une ambition plus grande : celle de révolutionner le secteur aéronautique.

Avec plus de treize gigatonnes de CO2 émis en 2016 dans le monde, le secteur du transport est le deuxième contributeur de gaz à effet de serre dans le monde. Dans notre lutte contre le réchauffement climatique, de nombreux efforts doivent se concentrer sur les modes de transport terrestre, qui représentent les trois quarts de ces émissions. On pense notamment au passage à l’électrique. Mais le secteur de l’aéronautique est également concerné.

Dans cet esprit, un premier pas a été franchi il y a quelques mois grâce à la société d’ingénierie magniX, basée à Seattle (États-Unis), qui développe depuis quelques années des moteurs électriques pour avions.

Dans le cadre d’un partenariat avec la compagnie Harbour Air, qui transporte plus de 500 000 passagers par an entre Vancouver, la station de ski de Whistler et les îles et communautés côtières voisines, les deux sociétés avaient équipé un hydravion Beaver DHC-2 capable de transporter jusqu’à six passagers. Le 10 décembre dernier, celui-ci avait effectué un premier vol d’essai réussi d’une quinzaine de minutes.

Un nouveau vol de 30 minutes

Il y a quelques jours,  l’entreprise Magnix s’est de nouveau associée à la compagnie aérienne locale Harbor Air pour moderniser cette fois un Cessna Grand Caravan 208. Ce modèle d’avion de ligne moyen-courrier de 11 mètres de long peut transporter jusqu’à neuf passagers.

Ce premier test, réalisé avec succès, a eu lieu ce jeudi 28 mai au-dessus de Moses Lake, une petite ville du comté de Grant, dans l’État de Washington. L’avion a volé à vide pendant une trentaine de minutes avant de venir se poser en douceur sur la piste de l’aérodrome de Grant Co Intl.

Encore un long chemin à parcourir

Évidemment, le PDG de Magnix, Roei Ganzarski, sait qu’il ne transformera pas toute une industrie en un jour. Néanmoins, ce récent vol d’essai vient tout de même s’inscrire dans la démarche, promettant de bientôt pouvoir proposer des vols à faibles émissions et à bas prix depuis et vers les petits aéroports.

En effet, toujours selon Ganzarski, à terme, les avions électriques contribueront non seulement grandement à un monde plus sain, mais ils nécessiteront également moins d’entretien et pourraient coûter jusqu’à 80% moins cher par heure de vol. Ceci se répercutera inévitablement sur les prix de vente des billets, explique-t-il.

Les prochaines étapes consisteront à obtenir la certification de la Federal Aviation Administration (FAA) pour son moteur Magni500 (puissance continue de 560 kW) d’ici 2021.

L’introduction de ces nouveaux moteurs électriques n’est bien sûr pas sans inconvénient. Par exemple, à l’heure actuelle, les batteries du Cessna Grand Caravan 208 ne permettent une autonomie que de 160 kilomètres. Mais la technologie, toujours en développement, promet d’être améliorée.

« Nous avons choisi le lithium-ion, car à ce stade, c’est la technologie ou la chimie la plus éprouvée pour fournir l’énergie et la sécurité dont nous avons besoin pour piloter l’avion, explique le PDG de Magnix. Mais des progrès vont être réalisés en matière d’autonomie. Qu’il s’agisse de nouvelles batteries au lithium-soufre et à hydrogène, ou de technologies non encore développées, ces systèmes seront plus légers et plus efficaces au cours de la prochaine décennie« .

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