Tous les cinq ans se déroule au Népal un événement des plus violents et macabres : le festival de Gadhimai. Pendant plusieurs jours, des milliers d’animaux vont être décapités pour célébrer une déesse.
À la fin du mois prochain, des milliers de buffles, de chèvres, de cochons et de poulets seront abattus dans le cadre d’un festival célébrant la déesse hindoue du pouvoir : Gadhimai. Les animaux seront tous décapités à l’aide d’un grand instrument ressemblant à une épée, les uns devant les autres. Il arrive également très souvent que certains, comme les buffles, ne meurent pas au premier coup d’épée.
« Le meurtre est très brutal« , explique à Newsweek Wendy Higgins, une porte-parole l’association Humane Society International qui qualifie cet événement de « véritable bain de sang alimenté à l’alcool« .
Tout est parti d’un rêve
Les origines de ce rituel remontent à environ 265 ans. À l’époque, Bhagwan Chowdhary, le fondateur du temple Gadhimai, fit un rêve au cours duquel la déesse Gadhimai lui apparût. Elle voulait du sang en échange de l’avoir libéré de prison. Se faisant, il serait alors protégé du mal et serait prospère. À la base, la déesse voulait un sacrifice humain, mais Bhagwan Chowdhary lui offrit à la place du sang animal.
Depuis, rien n’a changé et la tradition a lieu tous les cinq ans. « Les fidèles croient que s’ils n’offrent pas un sacrifice, ils ne pourront pas éviter les calamités futures et leur prospérité sera affectée« , poursuit Wendy Higgins.
Des efforts, mais encore beaucoup de souffrances
Il y a quelques années, on estimait que 500 000 animaux se retrouvaient décapités au cours de cet événement. Depuis, des associations sont montées au créneau. Internet a également permis à des millions de personnes de prendre conscience de ce qui se déroulait tous les cinq ans au Népal. Des campagnes menées sur place, mais également aux quatre coins du monde ont permis de réduire le nombre d’animaux tués. En 2014, environ 30 000 animaux ont tout de même été sacrifiées.
Notons par ailleurs qu’il y a quelques années, il a été faussement signalé que les sacrifices d’animaux seraient désormais interdits durant ce festival. Cependant, il n’en est rien. En outre, cette annonce ne concernait qu’un seul et unique temple où de nombreux buffles sont décapités au centre d’une arène. En dehors, « le temple n’a aucune autorité sur le massacre d’animaux« , rappelle l’activiste.
« Nous luttons contre des siècles de conviction »
L’association souligne également qu’environ 70% de tous les animaux sacrifiés sont importés d’Inde. Il y a cinq ans, la Cour suprême indienne a donc adopté une loi visant à mettre un terme à ces mouvements illégaux. Le problème, c’est de pouvoir faire respecter ces règles sur le terrain. Pour cette année, de nombreux militants travailleront main dans la main avec des responsables de la frontière indo-népalaise dans le but de « confisquer » les animaux destinés à passer la frontière.
« En tant que citoyens compatissants, il est de notre devoir d’agir pour les centaines de milliers d’animaux innocents condamnés à une décapitation totalement injustifiée à Gadhimai« , a déclaré Alokparna Sengupta, directrice générale de l’association en Inde. « Nous luttons contre des siècles de conviction. Nous savons donc que ce ne sera pas une bataille facile à gagner. Mais nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour mettre fin à cette effusion de sang inutile« .
Les groupes de défense des animaux exhortent également tous ceux qui souhaiteraient prendre part à ce festival à se tourner vers des offrandes alternatives comme des fleurs ou des bonbons. C’est quand même plus gai !
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