Le plus grand mammifère d’Afrique est effrayé par un petit insecte

éléphant
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La plupart des gens connaissent cette image d’un éléphant recroquevillé à la vue d’une petite souris. La légende est fausse. En revanche, il semblerait que le plus grand mammifère d’Afrique soit effrayé par des créatures encore plus petites : les abeilles.

Des chercheurs du parc national Kruger, en Afrique du Sud, ont découvert que les éléphants de brousse africains (Loxodonta africana) évitent les abeilles en colère. Celles-ci libèrent des phéromones lorsqu’elles détectent une menace. Ces signaux d’alarme permettent à la ruche d’agir de manière défensive (c’est-à-dire piquer un éventuel agresseur). Si les humains ne peuvent détecter de tels signaux chimiques, il semblerait que les éléphants, eux, le peuvent. Et ils se tiennent à distance. Les chercheurs proposent alors d’utiliser cet élément comme stratégie pour éloigner les éléphants des zones peuplées par l’Homme.

Pour tester cette théorie, les chercheurs ont placé une chaussette remplie d’une matrice à libération lente – contenant un mélange de phéromones d’abeille – près d’un abreuvoir fréquenté par les éléphants du parc. Ils ont observé 25 des 29 éléphants s’approcher de la chaussette, l’inspecter brièvement de loin avant de reculer, visiblement apeurés. Les éléphants se sont par ailleurs approchés sans peur d’une chaussette de contrôle semblable, mais sans phéromones (certains des éléphants ont même essayé de la manger).

Les chercheurs suggèrent que les éléphants ont effectivement peur des abeilles parce qu’ils n’aiment pas être piqués dans le tissu mou présent à l’intérieur de leur trompe et autour de leurs yeux. Au fur et à mesure, les éléphants auraient ainsi appris à identifier et à éviter les phéromones d’alarme des abeilles afin d’éviter les piqûres douloureuses.

Les populations humaines en Afrique et en Asie empiètent de plus en plus sur l’habitat des éléphants, d’où l’importance d’élaborer des stratégies qui permettront de prévenir les conflits. Serait-il alors possible d’exploiter ces phéromones à plus grande échelle pour protéger les éléphants, et les terres cultivées ?

Vous retrouverez tous les détails de cette étude dans la revue Current Biology.

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