Le plus grand avion du monde réussit son baptême de l’air

Stratolaunch
Crédits : Stratolaunch Systems Corporation

Stratolaunch Systems Corporation, société du regretté Paul Allen, cofondateur de Microsoft, vient de réussir le premier vol d’essai du plus grand avion du monde.

Monstre des airs

Un fuselage double, 28 roues, six réacteurs 747 et une envergure de 117 mètres (un Airbus A380 mesure 79,75 mètres d’envergure) : Stratolaunch est un géant. Le plus grand avion du monde a décollé ce week-end du port aérien et spatial de Mojave, dans le désert californien, pour son baptême de l’air. Tout s’est bien passé. L’avion est resté en vol pendant environ deux heures et demie, atteignant une altitude de 5 200 mètres et une vitesse maximale de 304 km/h, ont indiqué des responsables de la compagnie.

« Nous l’avons finalement fait », a déclaré Jean Floyd, directeur général de Stratolaunch Systems Corporation, ajoutant qu’il était inspirant « de voir le rêve de Paul Allen devenir réalité ».

Une plateforme de lancements mobile

Le milliardaire cofondateur de Microsoft, décédé en octobre dernier, avait en effet imaginé un avion gigantesque capable de transporter et lancer des fusées en orbite basse. L’idée générale consiste à attacher jusqu’à trois fusées (Pegasus XL) à l’avion. Une fois dans les airs (10 km d’altitude), ces dernières se détachent et s’enflamment pour ensuite se diriger dans l’espace avec leur charge utile.

En propulsant des satellites depuis le ventre d’un avion, plutôt que de les placer sur des fusées qui décollent depuis le sol, Stratolaunch Systems Corporation espérait à la base réduire le coût des futures missions spatiales. Mais est-ce pour autant le cas ?

Un avenir incertain

L’idée d’éviter les frottements des couches les plus basses de l’atmosphère et de faire décoller une fusée avec de la vitesse à haute altitude semble séduisante, mais les gains pourraient ne pas être à la hauteur du coût des opérations d’un tel avion. On note par ailleurs que ce géant des airs doit normalement permettre d’emporter jusqu’à 226 tonnes de charge. Partant de ce principe, il n’est alors pas question de pouvoir « déposer » en orbite basse des fusées aussi puissantes que le lanceur européen Ariane 5 (750 tonnes), ou la Falcon 9 (550 t) de SpaceX.

Qu’en est-il alors de l’avenir ? Le projet, imaginé il y a plusieurs années, a déjà pris beaucoup de retard. Entre-temps, d’autres innovations plus rentables sont apparues sur le marché. On pense notamment aux lanceurs réutilisables. L’avenir du « plus grand avion du monde » est donc loin d’être assuré. À moins que l’idée ne soit de fournir une plate-forme de lancement alternative uniquement pour les plus petits satellites.

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