Le plus grand arbre tropical connu au monde a récemment été identifié dans la vallée de Danum, dans la partie malaisienne de l’île de Bornéo. Un géant mesurant plus de 100 mètres de haut.
Le plus grand arbre tropical du monde – qui est probablement aussi la plus haute plante à fleurs – est un meranti jaune (Shorea faguetiana). Il s’agit en réalité d’une espèce de plante de la famille des diptérocarpacées. Vous le retrouverez à Bornéo, dans la péninsule malaise. Surnommé « Menara » (malais pour « tour »), l’arbre géant a été repéré pour la première fois en 2018 par une équipe de chercheurs s’appuyant sur un système aéroporté de télédétection par laser. Pour faire simple, un avion survole la canopée et envoie des impulsions laser. Celles-ci sont ensuite reflétées lorsqu’elles touchent le couvert forestier et le sol, permettant aux chercheurs d’estimer la topologie des lieux.
100,8 mètres de haut
Une fois la cible verrouillée, un alpiniste local, Unding Jami, du South East Asia Rainforest Research Partnership, a escaladé l’arbre en janvier dernier pour mesurer sa hauteur exacte à l’aide d’un ruban. Résultat : cet arbre mesure 100,8 mètres de haut. À titre de comparaison, c’est à peu près la longueur d’un terrain de football classique. Si l’on met les racines de côté, « Menara » pèse également environ 81,5 tonnes. C’est à peu de chose près la masse au décollage d’un Boeing 737-800.
On note par ailleurs que le tronc est droit, avec un centre de masse situé à environ 28 mètres du sol et à seulement 0,6 mètre de son axe vertical central, peut-on lire. Ceci, en d’autres termes, suggère que l’arbre est symétrique et très bien équilibré, malgré le fait qu’il soit planté sur un terrain en pente. Il est également stable, malgré une légère vulnérabilité face aux vents. L’avantage, c’est que « Menara » se situe dans une zone relativement bien abritée.
« C’est également son emplacement dans cette vallée protégée qui lui permet probablement d’atteindre des hauteurs aussi extrêmes, explique le docteur Alexander Shenkin, de l’Université d’Oxford (Royaume-Uni), qui a participé aux recherches. Il pourrait encore y avoir des arbres plus grands, mais compte tenu des preuves que nous avons trouvées sur les contraintes mécaniques causées par le vent, il est peu probable que ce soit le cas ».
Les chercheurs espèrent que la découverte de cet arbre remarquable pourrait permettre de donner un « coup de collier » supplémentaire aux efforts de conservation de ces magnifiques forêts pluviales, riches en biodiversité.
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