Le plomb de Notre-Dame découvert dans les ruches parisiennes

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Crédits : GodefroyParis via Wikipédia

Des traces de plomb ont été retrouvées dans le miel de nombreuses ruches parisiennes quelques mois après l’incendie de Notre-Dame de Paris. Pas de panique : d’après les chercheurs, ces concentrations de polluants ne représentent aucun danger pour la santé.

Les 15 et 16 avril 2019, un incendie majeur détruisait la flèche et une grande partie du toit de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Pendant que la structure médiévale brûlait, une grande quantité de plomb s’est retrouvée libérée dans l’air et dans les poussières déposées au sol, contaminant les places et rues avoisinantes. Selon une étude publiée dans les Environmental Science & Technology Letters, repérée par le New York Times, de nombreuses particules ont également contaminé les ruches parisiennes.

Dans le cadre de ces travaux, des chercheurs de l’Université de la Colombie-Britannique ont collecté 36 échantillons de miel de ruches urbaines à Paris en juillet 2019. D’après leurs analyses, ce miel affichait des concentrations de plomb en moyenne quatre fois plus élevées que les échantillons prélevés dans les banlieues voisines et dans la région Auvergne-Rhône-Alpes. Elles étaient également jusqu’à trois fois et demie plus élevées que la quantité enregistrée dans les ruches parisiennes avant l’incendie.

Pas de risque pour la santé

Si vous avez consommé du miel parisien l’année dernière, pas de panique. En effet, si les concentrations de plomb enregistrées ont été supérieures à la moyenne, elles restaient en dessous des limites fixées par l’Union européenne pour une consommation sûre.

À titre d’information, la concentration la plus élevée estimée par les chercheurs enregistrée dans le miel d’une ruche situé à moins de cinq kilomètres de la zone sinistrée était de 0,08 microgramme par gramme. Or, le taux de plomb autorisé le plus élevé de l’UE dans les produits consommables est de 0,10 microgramme par gramme.

« Les niveaux de plomb les plus élevés que nous avons détectés étaient l’équivalent de 80 gouttes d’eau dans une piscine olympique« , rassure le coauteur de l’étude Dominique Weis.

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Plus de 18 000 abeilles vivant sur le toit de Notre-Dame ont survécu à l’incendie l’année dernière. Crédits : Beeopic

Reconstruire à l’identique

Construire avec du plomb est une pratique courante depuis l’antiquité, et Notre-Dame n’a pas échappé à la règle. De grands panneaux de plomb tapissaient en effet le bois qui servit à construire la flèche et le toit de la structure. D’ailleurs, il est pour le moment question de reconstruire « à l’identique » l’emblématique cathédrale. Cela signifie donc qu’il faudra réutiliser du plomb.

Il y a quelques jours, une association de santé environnementale a néanmoins appelé à renoncer à ce projet. Dans une lettre ouverte au président Macron, l’Association des familles victimes du saturnisme (maladie liée à l’exposition au plomb) a en effet exprimé sa « très vive inquiétude » après cette annonce et appelle le chef de l’État « à renoncer à l’usage du plomb dans la reconstruction de Notre-Dame pour des raisons de santé publique et de sécurité pour ce monument historique irremplaçable« .