Le Pentagone met en garde les militaires au sujet des tests ADN récréatifs

ADN
Crédits : Feelindna.org

Le Département de la Défense des États-Unis (DoD) a prié les militaires de ne pas faire de tests ADN récréatifs. Les risques sont liés à la collecte de leurs données, ce qui pourrait porter atteinte à leur sécurité ainsi qu’à leur carrière.

Les sociétés privées suspectées

Comme l’explique un article du New York Times publié le 24 décembre 2019, le Pentagone a diffusé une note aux militaires. Depuis introuvable, ce document plutôt gênant exhortait les soldats et autres personnels de l’armée à ne pas se laisser aller aux tests ADN récréatifs. Rappelons qu’il s’agit de kits de test ADN à utiliser soi-même. Plus de 25 millions d’étasuniens y ont déjà eu recours depuis 2013, et ce afin de connaître leurs origines et/ou leurs prédispositions à certaines maladies.

Selon le Département de la Défense des États-Unis, les entreprises privées sont susceptibles de récolter et vendre les données des militaires. Or, ceci constituerait une menace pour la sécurité ainsi que pour la carrière des intéressés. Par ailleurs, le DoD a indiqué que ces tests étaient peu fiables. Le Pentagone n’a pas nommé les sociétés en question mais celles-ci sont facilement identifiables. En effet, elles sont quatre à se partager le marché : Ancestry, FamilyTreeDNA et 23andMe (États-Unis) ainsi que MyHeritage (Israël). Interrogée par le New York Times, Ancestry a indiqué ne pas autoriser le partage des données à un tiers sans le consentement des clients.

auto test ADN
Crédits : Tony Webster / Wikipédia

Approximations et fuite de données

Le DoD a notamment évoqué des inexactitudes potentielles dans les informations médicales. Il est principalement question des prédispositions génétiques des clients à une dizaine de maladies. Le fait est que les tests ne prennent pas en compte les facteurs environnementaux. Il est aussi question de l’origine du client déterminée par le test. Or, celui-ci relève de statistiques avec une certaine marge d’erreur. La raison est simple : les bases de données utilisées reposent sur des déclarations volontaires.

Les craintes concernent également la fuite de données, notamment au niveau du stockage. Toutefois, les sociétés ont parfois elles-mêmes un comportement peu acceptable. Citons par exemple 23andMe qui, en 2018, a vendu l’intégralité des informations génétiques en sa possession au laboratoire pharmaceutique britannique GlaxoSmithKline.

En France, les auto-tests ADN sont illégaux mais la pratique n’est pas rare. La facilité avec laquelle les sociétés expédient ces tests est déconcertante. Début décembre 2019, un article de Numerama indiquait que malgré l’interdiction dans notre pays, ces tests étaient encore promotionnés sur des plateformes telles que YouTube.

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