Le noyau de la Terre serait officiellement solide

noyau Terre solide
La Terre n'est qu'un gigantesque gâteau en couches. Mais un gâteau à quatre ou cinq couches ? Crédits : commons.wikimedia.org

Une équipe de chercheurs de l’Université nationale australienne (ANU) assure avoir trouvé des preuves que le noyau intérieur de la Terre est solide. Les détails de l’étude sont rapportés dans la revue Science.

Hrvoje Tkalčić et Than-Son Phạm, de l’Université nationale australienne, en sont désormais convaincus : le noyau de la Terre est solide. Ces derniers expliquent en effet avoir détecté des ondes de cisaillement dans le noyau interne de notre planète, un type d’onde propagée par des tremblements de terre qui ne peuvent se déplacer que dans un matériau solide. « Le noyau interne est une planète dans notre propre planète, enfouie sous nos pieds à des milliers de kilomètres », explique à Newsweek Hrvoje Tkalčić, ajoutant que si le noyau interne est en effet solide, il est également « plus mou que ce que l’on pensait auparavant », partageant « des propriétés élastiques similaires avec l’or et le platine ».

On distingue en géologie deux types d’ondes générées par les tremblements : les ondes de compression et de cisaillement. Avec les ondes de compression, les particules du sol oscillent de la même manière que les ondes se propagent. Ce n’est pas le cas pour les ondes de cisaillement, où les particules oscillent perpendiculairement à la direction du mouvement des ondes. Ainsi, « si nous pouvons mesurer la vitesse à laquelle ces ondes se propagent, cela peut nous en dire beaucoup sur les propriétés physiques des roches à travers lesquelles elles circulent », poursuit le chercheur.

Les ondes de cisaillement étant généralement trop faibles pour être détectées, les chercheurs se sont ici appuyés sur les similitudes entre les signaux de deux récepteurs après plusieurs séismes majeurs, plutôt que sur les arrivées d’ondes directes. « Nous ne nous occupons pas des trois premières heures du sismogramme. Nous voulons nous débarrasser des gros signaux, poursuit le chercheur. En utilisant un réseau mondial de stations, nous prenons chaque paire de récepteurs et chaque grand séisme – c’est-à-dire de nombreuses combinaisons – et nous mesurons la similarité entre les sismogrammes. C’est ce que l’on appelle la corrélation croisée, ou la mesure de la similarité. Nous obtenons alors une sorte d’empreinte digitale de la Terre ».

Cette nouvelle méthode a finalement permis aux chercheurs de mettre en évidence des ondes de cisaillement à l’intérieur de la Terre, au niveau du noyau. Ces ondes ne pouvant se déplacer que dans un matériau solide, leur présence signifie donc que le noyau de notre planète n’est pas liquide. Mais si cette étude semble confirmer ce qui était déjà soupçonné, elle soulève en revanche d’autres questions. « Nous ne savons pas encore, par exemple, quelle est la température exacte du noyau interne, quel est l’âge du noyau interne, ou à quelle vitesse il se solidifie, mais avec ces nouveaux progrès de la sismologie mondiale, nous y arrivons lentement », conclut le chercheur.

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