Le nouveau lancement aéroporté de Virgin Orbit se solde par un échec

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Crédits : Virgin Orbit

Une fusée larguée depuis le 747 modifié de Virgin Orbit n’a pas réussi à atteindre l’orbite ce lundi soir. Les neuf satellites à bord ont été perdus. Il s’agissait d’une première tentative de lancement orbital depuis la Grande-Bretagne. 

Toutes les entreprises ont choisi de faire décoller leurs fusées à la verticale. Toutes, sauf une : Virgin Orbit. Cette petite société basée aux États-Unis vise quant à elle un tout autre type de lancement dit « aéroporté ». La procédure se résume ainsi : une fusée est accrochée sous un avion transformé en lanceur (en l’occurrence ici, un Boeing 747-400), avant d’être larguée en altitude. La fusée déclenche alors ses moteurs dans le but de rejoindre l’orbite.

Une telle stratégie pourrait permettre d’augmenter la flexibilité et la réactivité de l’entreprise par rapport à ses concurrents. À condition, bien sûr, de pouvoir enchaîner les vols. Dans ce domaine, une cadence élevée de missions est en effet la condition sine qua non pour atteindre l’équilibre financier.

Avant le lancement de lundi, la société avait atteint l’orbite quatre fois sur cinq, ce qui laissait présager un bel avenir. Malheureusement, cette nouvelle tentative ne s’est pas passée comme prévu.

Un problème avec le second étage

Les phases initiales du lancement se sont parfaitement déroulées. Peu de temps après que la fusée LauncherOne ait été larguée de son avion au-dessus de l’océan Atlantique, au sud-ouest de l’Irlande, son moteur principal NewtonThree s’est allumé, faisant grimper le premier étage vers l’orbite. Le moteur du premier étage s’est arrêté, puis le deuxième étage s’est détaché pour entamer une nouvelle combustion de 8,5 minutes en orbite terrestre basse. Après ce point, les choses ont commencé à se gâter.

Les informations du webcast de Virgin Orbit et de son fil Twitter ont été confuses. Les données de télémétrie suggéraient bien que l’altitude de la fusée commençait à baisser, mais on a soupçonné que ces données pouvaient être erratiques. Quelques minutes plus tard, Virgin Orbit a même tweeté que sa fusée et ses neuf charges utiles avaient bel et bien réussi à atteindre l’orbite. En réalité, ce n’était pas le cas. Virgin Orbit a publié un nouveau tweet une demi-heure plus tard pour confirmer l’échec de la mission, supprimant au passage son tweet précédent.

Pour l’heure, la société n’a fourni aucune autre information sur l’anomalie ayant empêché l’étage supérieur et ses charges utiles d’atteindre l’orbite.

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Un Boeing 747 reconverti, transportant la fusée LauncherOne de Virgin Orbit, a décollé lundi de Cornwall, en Angleterre. Crédit : Ben Birchall

Le lancement de lundi – une première tentative historique depuis le Royaume-Uni – était pour Virgin Orbit une opportunité de montrer aux investisseurs et autres responsables britanniques de quoi l’entreprise était capable. Ces derniers avaient travaillé pendant huit ans pour permettre une capacité de lancement depuis le site de l’aéroport de Newquay, une ancienne station de la Royal Air Force du sud-ouest de l’Angleterre.

En parallèle, des responsables du port spatial, de l’Agence spatiale britannique et de Virgin Orbit avaient travaillé de concert pour répondre aux préoccupations réglementaires concernant la manipulation de la fusée au-dessus des eaux internationales au sud-ouest de l’Irlande.

Ainsi, il ne fait aucun doute que cet échec va laisser des traces. L’avenir de Virgin Orbit ne s’est peut-être pas joué sur ce lancement, mais il sera intéressant de voir la suite.