Pourquoi les géants de l’île de Pâques ont-ils été placés ainsi ? Une étude suggère aujourd’hui que les anciens insulaires ont peut-être choisi ces emplacements pour signaler les zones où l’eau douce était disponible. Les détails de l’étude sont rapportés dans la revue Hydrogeology Journal.
Vous ne retrouverez aucun puits sur l’île. Il n’y a aucune rivière, et il ne pleut quasiment jamais. Cette observation a amené l’anthropologue Carl Lipo à se poser des questions. Parmi elles : comment les insulaires ont-ils pu se débrouiller pour avoir accès à l’eau potable et survivre pendant au moins 5 000 ans ? De récentes analyses hydrologiques menées sur le terrain suggèrent que cette ancienne civilisation utilisait le rejet des eaux souterraines saumâtres – une eau salée mais relativement potable – le long des côtes.
« Deux enquêtes sur le terrain indiquent des zones abondantes d’eau saumâtre mais potable le long du littoral, peut-on lire dans l’étude. Bien que les sources d’eaux souterraines côtières soient de mauvaise qualité, elles étaient apparemment suffisantes pour soutenir la population et lui permettre de construire les magnifiques statues pour lesquelles l’île de Pâques est célèbre ». Ainsi, il y aurait eu de l’eau disponible et propre à la consommation. Mais ce n’est pas tout : il s’avère également que l’emplacement de ces sources d’eau potable correspond à celle des Moai, les statues géantes emblématiques de l’île.
Si pour certains ces géants de pierre ne sont que des symboles religieux ou politiques, ceux-ci auraient-ils alors pu avoir été placés ainsi pour informer les habitants des ressources d’eau disponibles ? « Maintenant que nous en savons plus sur la localisation de l’eau douce, l’emplacement de ces monuments et d’autres éléments est tout à fait sensé : ils sont placés là où l’eau douce est immédiatement disponible, poursuivent les chercheurs. C’était une vraie surprise ».
« Ils étaient ingénieux dans leur capacité à transformer ce lieu éloigné et isolé qui disposait de ressources naturelles remarquablement limitées en un lieu pouvant soutenir les communautés insulaires pendant au moins cinq siècles, note Carl Lipo à Newsweek. Ce qu’ils ont fait est un exploit incroyable ».
Ces résultats demandent confirmation, mais ils pourraient potentiellement répondre à l’un des mystères archéologiques les plus importants et persistants du monde. Les chercheurs se disent maintenant « proches » de « rassembler toutes les pièces » du puzzle de l’île de Pâques.
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