Le mystère de ce petit « alien » retrouvé au Chili enfin résolu

Crédits : Bhattacharya S et al. 2018

Ses os sont aussi calcifiés que ceux d’un enfant âgé de 6 à 8 ans. Pourtant, l’âge apparent de son squelette est en contradiction avec sa taille. Si ce petit « alien » se tenait debout, il mesurait à peine 15 centimètres. Il n’en fallait pas moins pour attirer les chasseurs d’extraterrestres. Quinze ans après sa découverte, « Ata » s’est mise à « parler ».

Et elle n’a rien d’extraterrestre. Du moins, pas selon l’histoire racontée par ses gènes. Mais elle est tout de même remarquable. Un petit prélèvement de moelle osseuse aura finalement permis aux chercheurs d’identifier les causes de ces malformations. Le célèbre petit « alien », surnommé « Ata », dont le corps avait été retrouvé en 2003 dans le désert d’Atacama, au Chili, était en réalité une jeune fille souffrant d’un sérieux dysfonctionnement des gènes responsables de la croissance des os, apprend-on d’un article paru dans le journal Genome Research.

« Aujourd’hui, nous pouvons le confirmer avec certitude, ce n’est pas un extraterrestre, mais un enfant soit prématuré, soit au contraire né plus tard que le terme et mort pratiquement tout de suite après sa venue au monde, explique Garry Nolan, généticien de l’Université Stanford, aux États-Unis. Je pense que sa dépouille devrait être retournée au Chili et enterrée selon les traditions des peuples locaux« .

Malgré sa petite taille, les os de son squelette ressemblent en effet, par leur niveau de formation, à ceux d’un enfant de huit ans. En outre, Ata présente 10 paires de côtes, et non 12 comme le reste des hommes. Au bout du compte, les chercheurs expliquent avoir ont réussi à déterminer une soixantaine de gènes liés au développement de la scoliose et aux perturbations de la synthèse de collagène. L’étude a en outre démontré qu’Ata ne pouvait pas avoir huit ans au moment de son décès, mais était mort soit avant la naissance, soit peu après sa naissance.

Les scientifiques espèrent que la poursuite de l’examen des gènes d’Ata, dont le squelette est gardé en lieu sûr en Espagne, permettra d’établir la cause de toute une série de maladies innées liées au développement du squelette, dans le but de « penser » de nouveaux traitements.

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