En juillet, le Groenland auraient déversé dans l’océan Atlantique environ 160 milliards de tonnes de glace fondue. Suffisamment pour noyer toute la Floride sous 1,80 mètre d’eau.
Le cercle Arctique accuse depuis quelques semaines des épisodes de chaleur exceptionnels. C’est notamment le cas au Groenland qui, on vient de l’apprendre, aurait perdu environ 160 milliards de tonnes de glace, et ce rien qu’au mois de juillet. Le dernier jour du mois a été particulièrement rude. La vague de chaleur européenne a en effet atteint l’île ce mardi, entraînant une hausse des températures d’au moins 15°C supérieures à la normale. Rien que mardi, plus de 10 milliards de tonnes de glace auraient été perdues, versées dans l’Atlantique. Une chaleur également à l’origine d’importants feux de forêts déclarés dans les régions arctiques.
La vitesse de fonte est par ailleurs supérieure à celle de 2012 (dernier gros épisode de chaleur), avec 12,5 milliards de tonnes de glace perdus chaque jour en moyenne contre 11,7 en 2012. Pour vous donner une idée plus précise de l’ampleur du phénomène, la fonte de glace du mois juillet au Groenland aurait à elle seule suffi à relever le niveau moyen des mers de 0,5 millimètre. « Cela peut sembler sans importance, mais chaque augmentation d’élévation du niveau de la mer fournit une rampe de lancement plus haute pour que les tempêtes inondent plus facilement les infrastructures côtières« , relève Andrew Freedman pour le Washington Post.
@SteffenMalskaer got the difficult task of retrieving our oceanographic moorings and weather station on sea ice in North West Greenland this year. Rapid melt and sea ice with low permeability and few cracks leaves the melt water on top. pic.twitter.com/ytlBDTrVeD
— Rasmus Tonboe (@RasmusTonboe) June 14, 2019
Le Groenland condamné ?
Le Groenland est décidément en très mauvaise posture. Une étude publiée en avril dernier nous révélait en effet que la glace de l’île fondait aujourd’hui six fois plus rapidement qu’il y a 30 ans. On apprenait également que sur les 14 millimètres de hausse totale du niveau de la mer causée par le Groenland depuis 1972, la moitié s’est produite au cours des huit dernières années. Une autre étude publiée en juin dernier suggérait de son côté qu’au rythme actuel, le Groenland pourrait être complètement libre de glace en l’an 3000.
La situation ne concerne pas que le grand nord. C’est toute la planète qui est concernée. Il y a quelques jours, des chercheurs tiraient d’ailleurs la sonnette d’alarme, rappelant que d’importants efforts vont devoir être entrepris par les premiers décisionnaires. « On joue tellement gros dans les 18 prochains mois, notait en effet Sue Reid, vice-présidente de l’ONG américaine Ceres. Nous entrons dans une période cruciale pour que les responsables politiques comme le secteur privé inversent réellement la courbe des émissions carbone« .
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