Depuis plusieurs années, un « mode nuit » est disponible dans les systèmes d’exploitation de Microsoft et Apple. L’objectif ? Ajuster les couleurs afin de réduire les ondes courtes et en réduire les effets négatifs sur le sommeil. Toutefois, une récente étude étasunienne conclut que ceci n’améliore pas vraiment le sommeil.
Un mode nuit pas si utile ?
Nous le savons depuis déjà quelque temps : la lumière bleue des écrans affecte nos yeux. Celle-ci serait un facteur de risque de la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA), une maladie de la rétine touchant habituellement les personnes âgées entre 50 et 60 ans. Elle joue également sur les taux de mélatonine (hormone du sommeil) et retarde ainsi l’endormissement. En 2016, Apple a lancé un mode nuit dans son iOS, une grande première. Depuis, cette option est apparue dans d’autres systèmes d’exploitation comme Windows 10 de Microsoft. Celle-ci permet d’ajuster les couleurs afin de réduire les ondes courtes.
Néanmoins, une étude menée par l’Université Brigham Young à Provo, Utah (États-Unis) et publiée dans la revue Sleep Health le 16 avril 2021 apporte une mauvaise nouvelle : le mode nuit n’améliorerait pas réellement le sommeil.
La lumière bleue pas seule responsable
Chad Jensen, principal auteur de l’étude, a collaboré avec des chercheurs du centre médical de l’hôpital pour enfants de Cincinnati. L’équipe a effectué des tests concernant la qualité du sommeil sur 167 individus âgés de 18 à 24 ans répartis dans trois catégories. La première catégorie était relative à des personnes utilisant leur smartphone la nuit avec le mode nuit activé et la seconde, sans mode nuit. Le dernier groupe était composé d’individus n’utilisant aucunement leur smartphone au moment de se mettre au lit.
Selon les résultats, il n’y avait aucune différence notable au niveau de la qualité de sommeil des trois groupes. Les chercheurs ont ensuite réduit l’échantillon à deux groupes en fonction des durées de sommeil enregistrées précédemment. Or, la durée de sommeil mesurée dans les deux groupes était comprise entre 7 heures et moins de 6 dans le groupe ayant subi une légère altération de la qualité du sommeil. Autrement dit, il est question d’une amélioration assez peu importante que l’on pourrait attribuer à l’utilisation du fameux mode nuit.
Les chercheurs ont indiqué que dans tous les cas, les personnes n’utilisant pas leur smartphone avaient une bien meilleure qualité de sommeil que les autres, mais aussi, un temps de sommeil supérieur. À en croire l’étude, la lumière bleue ne serait pas la seule responsable empêchant l’endormissement. L’autre fautive serait tout simplement l’activité sur le smartphone en elle-même.