La JAXA vient d’annoncer le développement prochain de sa mission Martian Moon eXploration (MMX). Son objectif : atterrir sur Phobos, la lune de Mars, récolter des échantillons puis revenir sur Terre.
C’est donc officiel, l’agence spatiale japonaise ira sur Phobos, l’une des deux lunes martiennes. Une mission exceptionnelle qui visera à récolter des échantillons pour les ramener sur Terre. La JAXA a déjà réussi cet exploit par deux fois. Avec la sonde Hayabusa sur l’astéroïde Itokawa en 2005, d’une part, et son retour d’échantillons réussi en 2010. Puis avec la sonde Hayabusa 2 sur l’astéroïde Ryugu en 2019. Ce retour sur Terre est normalement prévu pour fin 2020.
Un premier aller-retour vers le système martien
Pour cette nouvelle mission, la JAXA prévoit d’envoyer un orbiteur dès 2024. Celui-ci aura pour objectif d’étudier Phobos et Deimos, les deux lunes martiennes, pendant environ trois ans. La sonde se rapprochera ensuite de Phobos pour finalement atterrir en surface. Un rover sera ensuite déployé pour capturer au moins 10 grammes d’échantillons à environ deux centimètres sous la surface.
Une fois les échantillons mis sous scellés, un module de propulsion permettra au contenant de s’envoler pour enfin revenir sur Terre. Si tout se passe comme prévu, le retour devrait se faire en septembre 2029. En cas de succès, cette mission constituerait alors le tout premier aller-retour vers le système martien jamais réalisé.
L’un des principaux objectifs de la mission MMX sera d’étudier comment l’eau s’est retrouvée transportée entre les corps du système solaire primitif.
Les chercheurs pensent en effet que les planètes intérieures étaient au départ trop proches du Soleil pour pouvoir retenir l’eau en surface. Ils théorisent alors que celle-ci a été livrée par des comètes et des astéroïdes. Mars étant la plus extérieure des planètes intérieures, elle aurait donc pu servir de « passerelle » pour ce transfert de matière.
« Phobos et Deimos ressemblent à des astéroïdes, rappelle la JAXA. Ils ont peut-être été capturés par la gravité de Mars alors qu’ils étaient encore dispersés dans leur ceinture. Si c’est le cas, ces deux objets auraient alors pu servir de capsules pour le transport de l’eau sur Mars, puis vers les autres planètes intérieures ».
Il est également possible que ces deux lunes soient en réalité des « morceaux » de Mars éjectés suite à un impact géant. Si tel est le cas, le fait de les étudier permettrait de sonder l’environnement martien primitif.
Préparer une arrivée sur Mars
Cette mission est également intéressante dans le cadre d’un futur établissement humain sur Mars. Phobos, qui n’évolue qu’à 6 000 kilomètres de sa planète, pourrait en effet être le lieu idéal pour l’établissement d’une base permettant un accès plus facile à la surface martienne. C’est pourquoi il est important d’évaluer sa capacité d’accueil.
Notons également que si effectivement cette mission reste japonaise, d’autres agences vont également y prendre part. La sonde devrait en effet être équipée de onze instruments, dont quatre seront fournis par la NASA, l’ESA, le CNES (France) et le Centre allemand pour l’aéronautique et l’astronautique (DLR).
Côté français, les chercheurs se sont engagés à construire une caméra infrarouge et un spectromètre nommé MacrOmega, dont l’objectif sera de localiser le meilleur endroit pour prélever un échantillon.
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