Le Japon découvre un immense gisement de terres rares qui pourrait approvisionner le monde pendant des siècles

Un échantillon de Terbium Crédits : Wikimedia Commons / W. Oelen

Au Japon, une équipe de chercheurs annonce la découverte d’un gisement de terres rares au large du pays. Selon l’étude publiée dans la revue Nature, le gisement contient environ 16 millions de tonnes de métaux précieux.

Les minéraux des terres rares sont utilisés dans tout, des batteries de smartphones aux véhicules électriques. Par définition, ces minéraux contiennent un ou plusieurs des 17 éléments métalliques rares – pour ceux qui sont familiers avec le tableau périodique, ceux-ci sont sur la deuxième rangée du bas. Alors que la Chine possède la majeure partie des gisements mondiaux de ces minerais indispensables à diverses industries, le Japon vient quant à lui d’en découvrir un énorme chez lui, au large de ses propres côtes.

Ces éléments sont abondants dans les couches de la croûte terrestre, mais restent généralement très dispersés, et donc difficiles à extraire. On ne dénombre à ce jour que quelques zones économiquement viables où ils peuvent être récupérés, mais les coûts restent très élevés. La Chine a étroitement contrôlé une grande partie de l’approvisionnement mondial de ces minéraux pendant des décennies, forçant le Japon – un grand fabricant d’électronique – à accepter les prix dictés par son voisin. Mais le pays du Soleil-Levant pourrait bientôt s’affranchir de ces taxes.

Des scientifiques japonais ont en effet dévoilé cette semaine que des gisements localisés au fond de l’océan Pacifique – dans la zone économique exclusive (ZEE) du pays – pourraient contenir plus de 16 millions de tonnes de terres rares. Selon eux, il y aurait de quoi couvrir plusieurs siècles de besoins mondiaux ! Les experts ont évalué que la quantité présente de dysprosium, un élément utilisé par exemple dans les aimants permanents, représentait 730 années de consommation mondiale, tandis que les réserves d’yttrium, entrant dans la fabrication des lasers, étaient susceptibles de combler les besoins de l’industrie pendant 780 années.

Bien que prometteur, le gisement japonais reste encore loin d’être exploitable. Aussi, rien ne dit que la totalité de ces terres pourra être extraite de manière économique et de façon compétitive par rapport aux gisements terrestres. Il n’existe actuellement aucune technique rentable pour exploiter ces ressources, situées à plusieurs centaines de mètres de profondeur.

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