Lors d’un récent test, les ingénieurs de la NASA ont déployé avec succès le gigantesque miroir principal du James Webb Telescope. La pièce maîtresse de cet instrument tant attendu.
Après plus de 20 ans de bons et loyaux services, le télescope spatial Hubble devrait bientôt partir à la retraite. Pour lui succéder, la NASA a développé un instrument 100 fois plus puissant : le James Webb Telescope, qui devrait être lancé en 2021. Positionné à 1,5 million de kilomètres de la Terre, le télescope sera en mesure d’étudier de près les exoplanètes les plus proches, mais également de remonter suffisamment dans le temps pour observer quelques-unes des premières étoiles et galaxies de l’Univers.
L’importance du miroir principal
Sachant que la sensibilité d’un télescope (la quantité de détails qu’il peut absorber) est directement liée à la taille de son miroir, qui recueille la lumière des objets observés, le James Webb Telescope se devait de présenter une structure gigantesque. Ce miroir primaire, le plus grand jamais construit par la NASA, mesure environ 6,5 mètres de diamètre.
Seul petit problème, un miroir de cette taille ne peut pas tenir sous la coiffe d’une fusée. Du moins dans sa forme entièrement étendue. C’est pourquoi les ingénieurs ont imaginé une structure décomposée en 18 éléments hexagonaux de 1,3 mètre de large chacun, qui permettent le repliement du miroir en trois parties.
Le télescope déploie ses ailes
Mais encore faut-il que la manoeuvre fonctionne. C’est pourquoi, il y a quelques jours, les ingénieurs ont commandé aux systèmes internes du vaisseau d’étendre et de verrouiller son miroir principal.
Ces opérations, qui ont eu lieu dans l’une des salles blanches de la société Northrop Grumman, à Redondo Beach (Californie, États-Unis), ont nécessité un équipement spécial de compensation de gravité, permettant de simuler l’environnement dans lequel ces mécanismes seront déployés dans l’espace. Et comme on peut le constater dans la vidéo ci-dessous, tout s’est très bien déroulé.
« Le déploiement des deux ailes du télescope était une étape importante, a déclaré Lee Feinberg, du Goddard Space Flight Center de la NASA à Greenbelt (Maryland). C’est une grande réussite et une image inspirante pour toute l’équipe ».
On souligne également que la pandémie de COVID-19 a récemment obligé la NASA à réduire ses activités. L’État de Californie, où se trouve actuellement le James Webb Telescope, a par exemple été placé en confinement le 19 mars dernier. C’est pourquoi le développement de l’instrument tourne depuis au ralenti.
On ne sait pas trop pour le moment quand les opérations pourrons reprendre. L’agence américaine a fait savoir qu’elle ajusterait ses décisions en fonction de l’évolution de la situation sanitaire.