Le haka des suricates pour effrayer l’ennemi

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Crédits : Robert Sutcliffe, Kalahari meerkat project

Des chercheurs ont étudié les interactions de plusieurs clans de suricates en Afrique du Sud. Ils soulignent que plusieurs de ces clans ont exécuté des « danses de guerre » pour effrayer l’ennemi.

Les suricates vivent dans des groupes d’une vingtaine d’individus au sein desquels il existe un niveau élevé de coopération. La majorité des études menées sur les activités hautement sociales de ces petits animaux ont porté sur la manière dont ils élèvent leur progéniture, mais les suricates ont un côté un peu plus « sombre ».

Ils sont en effet très compétitifs et territoriaux, et des agressions régulières se produisent entre différents groupes. Une équipe de chercheurs a récemment documenté ces interactions.

Au cours de ces travaux menés sur 11 ans, Mark Dyble et son équipe, de l’University College London, ont suivi 10 groupes différents et analysé plus de 400 de ces affrontements.

Ceux-ci sont généralement déclenchés à cause des mêmes raisons. Nous savons que les suricates déposent des excréments et des marques olfactives pour marquer les frontières de leur territoire. Si un autre clan franchit ces limites, alors la guerre est déclarée.

Au terme de leur étude, menée dans la région du Kalahari en Afrique du Sud, les chercheurs ont finalement documenté six comportements différents adoptés par ces animaux : observation initiale du groupe rival, poursuite du groupe rival, exécution d’une « danse de guerre », retrait, excavation du terrier du groupe rival et engagement dans un contact physique agressif.

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Crédits : Dominic Cram, Kalahari Meerkat Project

Le haka des suricates

Plus précisément, on apprend que 65% des interactions ont conduit les clans suricates à pourchasser l’ennemi ou à effectuer une « danse de guerre ». Dans ce cas précis, les animaux forment des rangs, lèvent la queue en l’air et gonflent leur fourrure pour paraître plus grand.

On note également que 90% des interactions se sont soldées avec le retrait de l’un des deux groupes avant qu’il y ait le moindre contact physique. En cas de combats en revanche, ceux-ci pouvaient être très violents, avec au moins un animal tué.

« Nous montrons que les interactions entre les groupes de suricates ne sont jamais tolérantes, que la majorité implique une certaine forme d’agression et qu’une minorité entraîne des violences physiques », concluent les chercheurs.

Ils notent également que les issues de ces affrontements ne sont pas sans conséquences. Les perdants se regroupent vers des terriers endormis plus près du centre de leur territoire, tandis que les gagnants gagnent du terrain.

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